Les premiers cinéastes de fiction (parlant)
Gaston Schoukens (1901-1961)
Le premier long métrage belge utilisant le son optique, “Le Plus Joli Rêve” (1931), est l’œuvre du Bruxellois Gaston Schoukens qui sera pendant près de trente ans la figure de proue du cinéma populaire.
Parmi ses réalisations, on peut citer le drame patriotique “Les Croix de l’Yser” (1938) et des comédies comme “En avant la musique” (1935) ou “Bossemans et Coppenolle” (1938), l’adaptation de la pièce de théâtre de Joris d’Hanswyck et Paul Van Stalle. Après la guerre, il réalisera notamment “Un soir de joie” (1955), “Un week-end fantastique” (1959) et “Scandale à la Belgique Joyeuse” (1959).
“Un soir de joie”: Film qui s’inspire de l’histoire du “Faux Soir”, journal édité clandestinement par la résistance belge et distribué le 9 novembre 1943 à l’insu des occupants allemands.
Regardez la vidéo “Un soir de joie“
“Bossemans et Coppenolle”: L’histoire se déroule sur fond de rivalité entre supporters des clubs de football l’Union Saint-Gilloise et du Daring Club Bruxelles.
Regardez la vidéo “Bossemans et Coppenolle“
Jan Vanderheyden (1890-1961)
Quant au premier long métrage en flamand, on le doit à Jan Vanderheyden, dont la notoriété repose principalement sur son premier film, le mélodrame “Filasse” (“De Witte”, 1934), une adaptation d’un roman d’Ernest Claes.
A voir ci-dessous le remake de 1980: il s’agit d’un remake de “Filasse”, le film réalisé par Jan Vanderheyden et sorti en 1934, lui-même adaptation cinématographique du roman d’Ernest Claes, De Witte (nl).
Regardez la vidéo “Filasse“
Émile-Georges De Meyst (1902-1989)
Émile-Georges De Meyst va être un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma belge. Le film qui va le révéler, tant en Belgique qu’à l’étranger, est “Soldats sans uniforme” (1944). Tourné en partie sous l’Occupation, sous le masque d’une fausse intrigue criminelle, ce film est un hommage émouvant aux résistants belges pendant la seconde Guerre Mondiale. Émile-Georges De Meyst va être un des premiers cinéastes en Europe à traiter de ce sujet.
De la comédie (souvent empruntée au théâtre populaire et ayant des saveurs “bruxelloises”) à l’opérette, du drame naturaliste tiré de la littérature (“Le Mort” (1936)) aux films à la gloire de la résistance (“Baraque 1” (1945), “Forçats d’honneur” (1945)), du film en costume aux films policiers (“Les gangsters de l’Expo” (1937), “Les atouts de Monsieur Wens” (1947), “Passeurs d’or” (1948), “La tricheuse” (1960), “Filles de fraudeurs” (1961)), l’auteur ne s’est spécialisé dans aucun genre. Parmi ses autres films, on peut encore citer l’adaptation cinématographique de la pièce de Fernand Crommelynck “Le Cocu magnifique” (1946), ou encore “Ah Qu’il fait bon chez nous !” (1950) et “La belote de Ture Bloemkuul” (1956), films qu’il co-réalise avec Jean-Louis Colmant.
Présentations
“Le Mort”: Dans la Campine, à la fin du 19e siècle, un riche meunier marie sa fille tandis que, non loin de là, se produit un drame qui va tout bouleverser Ce drame paysan, adapté du roman de Camille Lemonnier, va être très mal reçu par la critique de l’époque.
“Baraque 1″: Juste avant la Libération, de nombreux patriotes belges sont arrêtés et placés dans un camp de prisonniers. Puis, la nouvelle du débarquement allié en Normandie survient…
“Forçats d’honneur”: Alors que l’annonce du débarquement en Normandie fait le tour du camp de prisonniers, des détenus voués à être déportés vers le camp de concentration de Buchenwald tentent de s’organiser en vue d’une mutinerie.
“Les gangsters de l’Expo”: Deux familles aux accents bien de chez eux (l’une est de Marseille, l’autre est de Bruxelles) visitent l’exposition des Arts et métiers de Paris. Un couple de gangsters malintentionnés se faisant passer pour des touristes anglais leur prépare un guet-apens.
“Les atouts de Monsieur Wens“: Fort librement inspirée du roman de S.A. Steeman, l’histoire met en scène un riche Anversois perturbé dans ses ambitions politiques par le retour d’un frère jumeau dévoyé, mystérieusement disparu 10 ans plus tôt.
“Passeurs d’or”: La rivalité de contrebandiers traditionnels et de malfrats sans scrupules dans une histoire de trafic d’or à la frontière belgo-française.
“La tricheuse“: Lily, prostituée, fait la connaissance du fils d’un médecin et se met à aimer pour la première fois. Mais son souteneur l’oblige à soutirer à son amant des prescriptions pour pouvoir se procurer des stupéfiants.
“Filles de fraudeurs”: Le bistrot d’un petit village à la frontière belgo-française est en réalité un lieu de rencontre pour fraudeurs et contrebandiers en tous genres. Un jour, l’une des employées décide de doubler son patron et de s’emparer du magot.
“Le Cocu magnifique“: Dans un petit village de Flandre, un poète et écrivain public vit heureux avec son épouse. Jusqu’au jour où, à force de vanter les charmes de sa bien-aimée, il est rongé par la jalousie.
“Ah Qu’il fait bon chez nous !”: Passionné de jazz, le fils d’un fromager refuse de reprendre le commerce de son père pour se lancer dans une carrière musicale. Cette comédie à rebondissements entraîne le spectateur à la découverte du folklore belge.
“La belote de Ture Bloemkuul”: Des sketches du folklore bruxellois au langage imagé et pittoresque.
Passeurs d’or
Bossemans et Coppenolle
Des films de suspens dans les années 1950
Rik Kuypers (1925), Ivo Michiels (1923-2012) et Roland Verhavert (1927)
Un des films de fiction les plus marquant de cette époque est “Meeuwen sterven in de Haven” (Les mouettes meurent au port, 1955), coréalisé par trois jeunes cinéastes d’Anvers, Rik Kuypers (1925), Ivo Michiels (1923-2012) et Roland Verhavert (1927). Il relate les dernières heures de cavale d’un mari assassin qui erre dans Anvers.
Ce film va laisser une forte impression sur la critique et le public. Tant sa thématique que son style marquent l’arrivée en Flandre d’une nouvelle sensibilité au cinéma, plus internationale. Plusieurs critiques le saluent sans réserve comme le “premier film flamand“.
Yvan Govar (1935-1988)
En 1956, Yvan Govar réalise “Le toubib médecin du gang“, film à la suite duquel il tournera: “Le Circuit de minuit” (1956) “Y’en a marre” (autres titres: “Ce soir on tue” ou “Le Gars d’Anvers” (1959)), “La Croix des vivants” (1962), “Que personne ne sorte” (aussi connu sous le titre “Dernière enquête de Wens“) (1964) et “Deux heures à tuer” (1966).
Présentations
«Le toubib médecin du gang“: Louis Krantz est un chirurgien qui a perdu sa licence après un scandale. Pour subvenir à ses besoins, il soigne des criminels mais l’inspecteur Martin est sur sa trace…
“Le Circuit de minuit”: Film qui évoque la compétition automobile et les rivalités humaines dans le milieu de la “Formule 1”.
“La Croix des vivants“: Yan revient dans son village des Flandres après avoir purgé une peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Il ne trouve qu’animosité à l’exception de l’accueil amical que lui témoignent deux amis d’enfance, les frères Gus et Sylvain Van Dorneck. Ils lui procurent un emploi à la direction de la scierie familiale. Mais la compagne de Gus, Maria, au charme ravageur, va déclencher une tempête de haine et de fureur en s’éprenant passionnément de Yan…
“Que personne ne sorte”: Adélia, veuve et romancière, attend la visite de Jo pour Noël. Mais Jo n’arrive pas seul. Il est accompagné par quatre personnes qui transportent une mystérieuse malle en osier. Les inconnus s’invitent quelques jours et se comportent de manière étrange. Bientôt, les domestiques d’Adélia démissionnent. Que contient la fameuse malle en osier?
“Deux heures à tuer“: La petite ville d’Auvernaux, douce et tranquille, vit des moments pénibles. Trois viols avec assassinat viennent d’être perpétrés au nez et à la barbe de tous. Le maniaque, qui n’a rien du prince charmant, signe ses crimes d’une seule et même manière: il ôte un des deux escarpins à sa victime. Dans ce contexte de paranoïa, où tout le monde suspecte tout le monde, quelques personnages vont se retrouver par hasard dans la salle d’attente d’une gare. Le train pour Paris ne part que dans deux heures. Deux longues heures “à tuer” en compagnie d’inconnus qui ont, tous, semble-t-il, quelque chose à cacher.
Deux heures à tuer
L’entrée du cinéma belge sur la scène internationale
André Delvaux (1926-2002)
André Delvaux va marquer indéniablement le renouveau du cinéma belge dans les années 1960. C’est avec son film, “L’Homme au crâne rasé” (1965), que le cinéma belge de fiction (qui, jusque-là, avait eu le plus grand mal à percer, faute de structures de production et de distribution solides) va être réellement porté sur la scène internationale. Réalisé d’après le roman du même nom de l’écrivain néerlandophone Johan Daisn, ce film va révéler les talents de cinéaste de Delvaux.
Dans le sillage de ce premier film, d’autres
” data-placement=”top” data-content=” vont suivre, souvent, eux aussi, inspirés de romans. Son second film, “Un soir un train” (1968), est tiré d’un autre roman de Johan Daine et a pour toile de fond les événements qui ont précipité la scission de l’université de Louvain à la fin des années 1960. “Rendez-vous à Bray” (1970) est tiré d’une nouvelle de Julien Gracq, “Benvenuta” (1983) d’un roman de Suzanne Lilar
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge de langue française du 20ième sicècle“” data-original-title=””>, “L’œuvre au noir” du roman du même nom de Marguerite Yourcenar.
Parmi ses autres réalisations, on peut également citer “Belle” (1973) ou “Femme entre chien et loup” (1979).
Le “réalisme magique” occupe une place importante dans son œuvre. Delvaux le décrit comme:
“un jeu esthétique ou philosophique avec des éléments de réalité. Sans réalité, il n’y a pas de réalisme magique. Sinon, on est dans le fantastique ou le surréalisme ou autre chose. Lorsque l’on s’attache à découvrir d’une certaine manière l’étrangeté de ce qu’il y a dans le quotidien dans notre vie, on y arrive très vite. Le réel est plein de mystère et je ne suis pas le seul à l’avoir pensé. Mais c’est ce mystère du réel qui est intéressant. (…) Derrière les choses, il y a un sens, il y a des sens que les choses ne révèlent pas immédiatement mais sécrètent progressivement. Et à certaines conditions. (…)“
” data-placement=”top” data-content=” Denis (F), Verdussen (R), Maclouf (M), Le réalisme magique ou l’étrangeté du quotidien, La Libre Belgique, 6/10/2002.” data-original-title=””>.
Ses films, généralement tournés en Belgique, sont très fortement imprégnés de la culture de ce pays. Il met un point d’honneur à révéler l’héritage artistique et culturel belge et à promouvoir les richesses naturelles du pays. Il filme des terres irriguées par l’Escaut, au nord d’Anvers, les Hautes Fagnes brumeuses, donne de nostalgiques aperçus des Ardennes et des Flandres, capte des paysages d’hiver et de neige…
” data-placement=”top” data-content=” Louis (T), André Delvaux,
A propos de son film “Babel Opera” (1985), film à mi-chemin entre documentaire, reportage et fiction, André Delvaux déclare “C’est un film sur mon pays. Je pense que nous sommes arrivés à un point de notre histoire où il faut dire très haut ce que nous aimons dans ce pays, mon pays. J’aime y vivre, y travailler. Je n’ai jamais songé à m’expatrier. (…). Je voulais montrer les paysages et les villes que j’aime (…). Donner à entendre des sonorités belges, le mélange des langues.“
” data-placement=”top” data-content=” Cité in Borgomano (L), Nysenholc (A), André Delvaux, éd. Labor, Bruxelles, 1988, p. 29-30″ data-original-title=””>.
Sensible à la musicalité des langues, soucieux de la question de l’identité et lié pour toujours à l’originalité même de la Belgique, André Delvaux a tourné ses films tant en néerlandais qu’en français.
Présentations
“L’Homme au crâne rasé“: Godfried Miereveldt, avocat appelé à enseigner pour une institution pour jeunes filles, tombe amoureux d’une de ses élèves de dernières années, Fran. Ne parvenant pas à lui avouer sa passion, il perd sa trace au lendemain de la remise des diplômes et, pour ne pas ruiner sa vie de famille, change de vie. Les années passent… Toujours aussi fragile, laminé par des années de dépression larvée, Govert croit reconnaître son ancienne élève lors d’un déplacement professionnel.
“Un soir un train“: Hiver 1967-1968. Mathias est professeur de linguistique dans une université flamande qui pourrait être celle de Louvain (des allusions précises à l’Affaire de Louvain sont données au début, lorsque le professeur est confronté à des étudiants partis manifester contre la présence de francophones dans cette université). Il vit avec Anne, une Française mal à l’aise dans ce pays dont elle ne partage pas la culture, bien qu’elle s’efforce d’y participer avec bonne volonté en travaillant comme décoratrice de théâtre pour la pièce que Mathias met en scène. Leur vie commune, minée d’incompréhensions rentrées, se ressent de ce malaise. Un après-midi, Mathias prend le train (à la gare d’Anvers) pour aller donner une conférence dans une autre ville. Il a la surprise de voir Anne le rejoindre dans son compartiment, apparemment pour tenter une réconciliation. Mais la présence d’autres passagers les retient de se parler. Mathias s’assoupit, et se réveille alors que le train s’est arrêté au crépuscule en pleine campagne. Anne a disparu. Mathias descend le long de la voie, retrouve deux connaissances. Le train repart brusquement, abandonnant les trois hommes dans un univers totalement incompréhensible, où ils vont vainement tenter de se conduire de façon rationnelle.
“Rendez-vous à Bray“: Décembre 1917. Julien, jeune Luxembourgeois vivant à Paris, se rend à Bray où son ami Jacques Nueil lui a donné rendez-vous. À la Fougeraie, petit pavillon englouti dans un parc abandonné, une belle jeune femme à l’épaisse chevelure noire vient lui ouvrir. Jacques n’est pas encore arrivé… L’attente commence. Julien se laisse envahir par les souvenirs de leur amitié. Quand la nuit tombe, la jeune femme réapparaît. Puis des questions lui viennent à l’esprit: qui est cette femme ? Pourquoi Jacques n’est-il pas encore arrivé ? Une sorte de malaise l’étreint, une peur indéfinie.
“Benvenuta“: Jeanne, une romancière qui écrivit la chronique scandaleuse d’une passion entre une jeune pianiste gantoise et un magistrat italien, vit recluse dans une des vieilles maisons bourgeoises à Gand, le long du canal de la Coupure. Elle reçoit la visite de François, qui tente de lui soutirer les détails de l’histoire pour les besoins d’un film. Mais Jeanne se rebiffe: elle refuse de s’identifier à cette Benvenuta et à ce Livio qu’elle prétend avoir inventés de toutes pièces. Pourtant François est décidé de découvrir la vérité qui se cache derrière la fiction…
“L’œuvre au noir“: L’Inquisition bat son plein dans la Flandre du 16e siècle. Recherché pour ses écrits dissidents, le médecin alchimiste Zénon erre depuis une vingtaine d’années en Europe sous un faux nom. Il revient à Bruges, sa ville natale, où il se croit oublié. Mais il reste un non-conformiste. Dans ce silencieux labyrinthe où resurgissent les visages du passé, il retrouve son identité et signe ainsi son arrêt de mort.
“Belle”: Dans les terres gorgées de mystère des Hautes Fagnes, encerclées de profondes forêts, Mathieu Grégoire, un écrivain local de renom, va vivre une aventure qui le dépasse, toute nourrie de son monde obsessionnel. Il tombe amoureux de Belle, dont personne ne connaît l’existence. Passion secrète sans commune mesure ni point de contact avec la réalité, amour fou qui est comme une seconde vie et qui infléchit son existence quotidienne.
“Femme entre chien et loup“: Anvers 1940. Lieve épouse Adriaan, un nationaliste flamand que l’Occupation rapproche de l’Allemagne et entraîne loin d’Anvers, au front de l’Est. Pendant son absence, Lieve tombe passionnément amoureuse du maquisard François.
“Babel Opera”: Film qui mêle une sorte de reportage sur la répétition du Don Giovanni de Mozart au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles et des éléments d’une histoire qui reprend, en miroir, le livret de l’opéra. Delvaux y imagine une intrigue à 4 personnages dont les péripéties ne sont pas sans rappeler les différentes versions du Don Juan.
Chantal Akerman (1950)
Chantal Akerman va créer l’événement en 1975 avec l’hyperréaliste “Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles” qui évoque la condition de la femme, thème qui sera un motif essentiel dans son œuvre.
Son cinéma
” data-placement=”top” data-content=” Voir: cinergie.be –, d’une plasticité constamment modifiée au gré des genres, de la comédie musicale “Golden Eighties” (1985) au documentaire engagé “Sud” (1999) en passant par l’adaptation littéraire de Proust dans “La Captive” (2001), est traversé par quelques thèmes récurrents, notamment l’errance et la recherche des origines. Toujours hors cadres, Chantal Akerman est sans cesse en transit entre la France, la Belgique, les Etats-Unis et l’Allemagne. Elle alterne films expérimentaux, documentaires chocs et films plus commerciaux, comme “Un divan à New York” (1995)
” data-placement=”top” data-content=” evene.fr –.
Son œuvre est également travaillée par un burlesque volontiers autobiographique et compte plusieurs comédies. S’y exprime toujours un rapport complexe aux lieux, aux objets, aux autres, et finalement à elle-même, à son histoire personnelle et à ses origines (sa famille juive polonaise a connu la déportation et l’exil)
” data-placement=”top” data-content=” Centre Pompidou –. Son film “Demain on déménage” (2004) en est un exemple.
Parmi ses autres réalisations, on peut également citer: “Les Rendez-vous d’Anna” (1978), “Toute une nuit” (1982), “Nuit et jour” (1991), “La Folie d’Almayer” (2011).
Présentations
“Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles“: Veuve ordonnée et mère d’un adolescent, Jeanne arrondit ses fins de mois en se prostituant à domicile, calant ses rendez-vous entre ses tâches ménagères, selon un emploi du temps immuable, répété jour après jour. Un matin, le réveil sonne une heure plus tôt et dérègle cette mécanique sans vie, libérant d’un coup toute l’angoisse refoulée…
“Golden Eighties“: Dans l’univers pimpant et coloré d’une galerie marchande, entre un salon de coiffure, un café, un cinéma et une boutique de confection, employés et clients ne vivent et ne s’occupent que d’amour: ils le rêvent, le disent, le chantent, le dansent. Rencontres, retrouvailles, trahisons, passions, dépits. Déclinant toutes les formes de la séduction et du sentiment amoureux, les histoires se croisent et s’entremêlent, commentées par les chœurs malicieux des shampouineuses et d’une bande de garçons désœuvrés.
“Sud“: En 1998, au cœur d’un voyage entrepris par la cinéaste dans le sud des États-Unis, et hantée par lui, il y a le meurtre de James Byrd Jr. à Jasper, une petite ville du Texas. Le film n’est pas l’autopsie de ce meurtre, du lynchage d’un noir par trois blancs, mais plutôt comment celui-ci vient s’inscrire dans un paysage tant mental que physique.
“La Captive”: Ariane vit chez Simon dans un grand appartement parisien. Il veut tout savoir d’elle, la suit, la fait accompagner dans ses sorties, et la soumet à un questionnement incessant. Le fait qu’il connaisse le goût d’Ariane pour les femmes, qu’il se doute qu’elle a une double vie ne fait qu’exacerber sa douleur, son impuissance et sans doute son désir d’elle.
“Un divan à New York”: Fatigué de ses patients, Henry, psychanalyste, décide d’abandonner quelques jours son cabinet de Manhattan pour aller se changer les idées à Paris et passe à cet effet une petite annonce: ‘Echange appartement new-yorkais, avec chien et plantes à soigner, contre logement parisien’. Béatrice, une jolie danseuse, saisit l’occasion. Elle s’envole pour New York, tandis qu’Henry prend ses quartiers dans le studio délabré que la jeune femme loue à Belleville. Sa déception est grande, d’autant qu’il doit bientôt supporter les visites impromptues des soupirants de Béatrice.
“Demain on déménage“: C’est l’histoire d’une mère qui revient vivre chez sa fille avec piano, bagages et meubles, après la mort de son mari. La fille n’arrive pas à écrire son livre érotique malgré les conseils judicieux de sa mère qui, contrairement à elle, en connaît un rayon dans ce domaine. C’est bientôt trop encombré pour elles. Il faut donc déménager et vendre. C’est alors que la ronde des visiteurs commence. Et que l’histoire bascule.
“Les Rendez-vous d’Anna“: Jeune cinéaste, Anna voyage entre Bruxelles, l’Allemagne et Paris pour montrer ses films. A chaque étape d’un trajet qui semble sans but, elle rencontre plusieurs figures ayant la solitude pour seul dénominateur commun.
“Toute une nuit”: Dans la chaleur d’une nuit d’été, à travers les rues de Bruxelles, dans les cafés, les chambres, les cages d’escalier, des couples se croisent, se séparent, se retrouvent, s’étreignent, se fuient en un ballet indécis, à la fois exaspéré et fragile. Électrisés ou écrasés par la chaleur, les corps s’animent ou s’abandonnent, hésitant entre l’urgence du désir et la torpeur. Jusqu’au petit matin, la ville livre ces fragments de scènes amoureuses: rencontres, retrouvailles et ruptures.
“Nuit et jour“: Deux amants, Jack et Julie. Il est chauffeur de taxi, travaille la nuit et passe ses journées à l’aimer, elle. Mais quand Julie rencontrera Joseph, qui conduit le taxi le jour, les choses évolueront, Julie aimant Joseph quand Jack est au travail…
“La Folie d’Almayer”: Bornéo, à la fin des années cinquante. La Malaisie est sous domination anglaise et la révolte gronde. Mais dans un petit village perdu, au bord d’une rivière large et tumultueuse, un Européen s’accroche à ses rêves de toujours par amour de sa fille.
Marion Hänsel (1949)
Les œuvres de Marion Hänsel sont souvent hantées par des interrogations sur la vie, la mort et l’identité des êtres.
Parmi ses réalisations, on peut citer: “Le Lit” (1982), adapté du roman éponyme de Dominique Rolin
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “Les écrivains belges en langue française au 20ième siècle“” data-original-title=””>, “Dust” (1985), adapté d’un roman de l’auteur sud-africain, J.M.Coetzee (Prix Nobel de littérature), “Les Noces barbares” (1987) d’après un roman de Yann Queffélec, “Sur la terre comme au ciel” (1992), “Il maestro” (1992), “Between the Devil and the Deep Blue Sea” (“Li“) (1995), “The Quarry” (1998), “Si le vent soulève les sables” (2006), “Noir Océan” (2010) et “La Tendresse” (2013).
Présentations
“Le Lit” : Un homme se meurt. Pendant vingt-quatre heures, à ses côtés, sa femme se souvient de sa maladie, de leur bonheur, de leur amour. Pendant vingt-quatre heures, elle le soigne, le veille, attendant la mort qui s’approche.
“Dust”: Afrique du Sud. Entre quatre personnages isolés dans une ferme au centre d’un paysage de chaleur et de poussière se joue une histoire ambiguë, mosaïque de rapports de force et de pouvoir, de culture et de race, de désir et de soumission d’une fille par rapport à son père, d’oppression de noirs par rapport aux blancs.
“Les Noces barbares”: Ludovic, enfant né d’un viol, est le fils de Nicole, une fille mère qui a épousé Micho, un homme plus âgé qu’elle. Celui-ci a accepté d’adopter son fils. Ludo est le souffre-douleur de Tatave, premier fils de Micho et la cible privilégiée de son instituteur. La communication entre Ludo et sa mère est inexistante… Celle-ci le confie à une institution pour personnes retardées… D’institutions spécialisées en hôpitaux psychiatriques, le parcours d’un être qui tente de survivre sans amour.
“Sur la terre comme au ciel” : Brillante journaliste de TV, Maria est enceinte de quelques mois. Elle ignore que son enfant a décidé, en concertation avec tous les fœtus du monde, de ne plus naître, de laisser s’éteindre la race humaine. Maria en prend petit-à-petit conscience, mais arrivera-t-elle, par son amour et sa joie de vivre, à infléchir cette terrible décision?
“Il maestro”: Walter Goldberg, brillant chef d’orchestre, revient en Italie après dix ans d’absence, pour diriger l’opéra de ses débuts. Victime d’un malaise, il décide de renoncer à son contrat. Il se confessera plus tard au directeur, lui racontant l’histoire des quelques mois qu’il a vécu en 1944, caché dans un village d’Ombrie.
“Between the Devil and the Deep Blue Sea”: Un homme et une petite fille se rencontrent sur un bateau dans le port de Hong Kong. Lui est un marin indifférent aux autres, sinon à lui-même. La fillette tente de survivre vaille que vaille. Une relation se noue peu à peu entre ces deux êtres que tout sépare.
“The Quarry”: Afrique du Sud. Un meurtre est commis le long d’une route près d’une petite ville portuaire. Aucun témoin, ni personne pour prédire les étranges répercussions qu’engendrera cet acte. En empruntant l’identité de sa victime, le meurtrier ne pourra prévoir l’enchaînement d’événements inévitables.
“Si le vent soulève les sables”: D’un côté, le désert qui grignote la terre, la saison sèche qui n’en finit plus, l’eau qui manque. De l’autre, la guerre qui menace. Au village le puits est à sec. Le bétail meurt. La majorité des habitants, se fiant à leur instinct, partent en direction du Sud. Rahne, seul lettré, décide de partir avec Mouna, sa femme, et ses trois enfants vers l’Est. Leur seule richesse, quelques brebis, des chèvres et Chamelle, leur chameau. Histoire d’exode, de quête, d’espoir et de fatalité.
“Noir Océan”: Trois jeunes hommes à bord d’un navire de la marine française, en 1972, participent aux essais nucléaires à Mururoa, dans le Pacifique, inconscients des dangers qu’ils encourent et des effets dramatiques pour la planète.
“La Tendresse” : Un couple séparé depuis quinze ans se retrouve le temps d’un voyage de deux jours pour aller chercher leur fils hospitalisé à l’étranger suite à un grave accident de ski. Que ressentent-ils encore l’un pour l’autre; de l’indifférence, de la rancœur, de la jalousie ? Ou peut-être de la connivence, de l’amitié, qui sait de l’amour.
Gérard Corbiau (1941)
Les films de Gérard Corbiau ont été acclamés et primés dans le monde entier. Deux Césars, un Golden Globe, deux nominations aux Oscars, des récompenses de toutes sortes, et surtout des millions d’entrées. Venu du documentaire social et politique à la télévision, il n’a jamais cessé de rêver à un cinéma qui (à l’inverse des documentaires) refuse le réalisme, incite à l’échappée dans l’imaginaire et réserve à la musique classique une place centrale, voire qui en fait le personnage principal: “Le Maître de musique” (1988), “Farinelli” (1994), “Le Roi danse” (2000).
“La musique en tant que telle m’intéresse, mais peut-être moins que le rapport entre l’image et la musique (…). Il y a là un terrain extraordinaire et très fertile dans la recherche de nouvelles émotions.”
On peut également citer son film “L’Année de l’éveil” (1990).
Présentations
“Le Maître de musique”: Joachim Dallayrac, fameux chanteur, quitte définitivement la scène après une soirée triomphale, pour consacrer sa vie à former une unique élève, Sophie, jeune fille a la voix admirable. Sa compagne, Estelle, le suit, et l’apprentissage de Sophie, que Joachim veut parfait, commence. Il recueille bientôt un jeune voyou à la voix prometteuse. Il décide de les laisser participer à un grand concours de chant organisé par le prince Scotti, mécène richissime, qui voue une haine farouche à Joachim.
“Farinelli” : L’histoire de Farinelli, célèbre castrat napolitain du 18e siècle, devenu une légende de son temps et qui arrêta brusquement sa brillante carrière pour suivre le roi d’Espagne.
“Le Roi danse”: A quatorze ans, Louis XIV sait qu’il régnera un jour mais sait aussi que l’on fera tout pour l’empêcher de gouverner. Il en est complexé. Par la danse, où le jeune roi excelle, et grâce à la musique qu’il compose pour lui, Lully le révèle à lui-même puis au monde. Louis devient le Roi-Soleil. Lully et Molière sont les grands ordonnateurs de la magie de son règne. Mais Lully aime le roi d’un amour fou et platonique et croit que celui-ci ne peut se passer de lui. Son aveuglement le perdra et Lully, après Molière, basculera dans la nuit.
“L’Année de l’éveil”: Il a quatorze ans, presque quinze… Il est enfant de troupe. Et il a peur. Peur des brimades. Peur des “grands” qui écrasent les plus jeunes de leur violence… Et surtout, peur être envoyé là-bas, en Indochine, et de mourir seul, loin, dans les rizières. Cette année 1948, où débute la guerre d’Indochine, va être décisive dans sa vie.
Jaco Van Dormael (1957)
Jaco Van Dormael explore dans ses films, teintés de rêve, la puissance de l’imaginaire et la part oubliée de l’enfance dans un quotidien morne et tragique.
Il s’est fait connaître du grand public (au niveau national et international) dès son premier long métrage, “Toto le héros” (1991). Son second film, “Le Huitième jour” (1995), va lui aussi connaître le succès. Mais, il faudra attendre 2009, pour que sorte son 3ième film, “Mr Nobody”.
“Je rêve à chaque fois de réaliser une œuvre radicalement différente de la précédente et, finalement, j’en viens à creuser les mêmes questions.“
De fait, entre les trois films de Jaco Van Dormael émerge, au-delà de la forme, une même réflexion métaphysique. Que signifie être en vie ? Comment vivre au mieux sa vie ? Des interrogations qui prennent une forme ludique, à la fois grave et légère, et pour le moins déconcertante, voire inédite.
“La vie est cette chose mystérieuse qu’on ne questionne même plus. Pourtant, c’est bizarre d’être soi-même et pas un autre. D’être ici et maintenant, et non pas ailleurs dans le passé ou le futur… C’est une chance formidable d’être en vie, mais que fait-on de ce magnifique budget, de ces années qui s’offrent à nous ? Peuvent-elles servir à quelque chose ou bien juste à être vécues ? (…) Dans nos existences, quelle est la part de hasard, quel est le poids de minuscules petites causes qui s’additionnent et ont des conséquences majeures ? “
Dans “Toto le héros“, un vieillard rumine le sentiment amer de s’être fait voler son destin, victime d’un échange à la maternité. Fantasme et réalité jouent alors à cache-cache. “Mr. Nobody“, fruit de sept années d’écriture, épouse le regard croisé entre Nemo, un enfant qui imagine plusieurs futurs, et le même Nemo qui, au soir de ses 120 ans, se remémore plusieurs vies mais qui, apparemment, n’en aurait vécu aucune… “Mr. Nobody” navigue dans l’espace et le temps, compose un puzzle complexe et intrigant
” data-placement=”top” data-content=” Théobald (F), .
Présentations
“Toto le héros”: Thomas est persuadé, depuis l’âge de huit ans, d’avoir été échangé à la naissance avec Alfred, son voisin. Soixante ans plus tard, Thomas retrouve Alfred pour reprendre ce qu’Alfred lui a volé, sa vie.
“Le Huitième jour”: L’histoire est celle de la rencontre entre Harry, un type normal et Georges, un trisomique. Harry a réussi dans la vie. Son univers est fait d’aéroports, de fax, de téléphones, d’embouteillages. Sa femme l’a quitté, ses enfants n’aiment pas lui rendre visite. Georges, lui, ne travaille pas. Il vit dans un home. Ce qu’il aime, c’est regarder bouger les nuages dans le ciel, sentir la caresse du soleil sur sa peau, imiter ce qu’il voit à la télévision ou écouter les disques de Luis Mariano. Georges fait découvrir à Harry un plaisir inconnu, celui de pouvoir disposer de son temps, de sa propre vie. Plus rien ne sera comme avant…
“Mr Nobody”: Nemo a trente-cinq ans. Il mène une existence ordinaire aux côtés de sa femme, Elise, et de leurs trois enfants jusqu’au jour où la réalité semble déraper: des panneaux publicitaires lui adressent des messages personnels ; il croise des inconnus qui lui ressemblent étrangement ; il découvre, derrière les façades en carton-pâte de la ville, une plage où d’énormes blocs de mer sont assemblés par des hélicoptères. Nemo se réveille. Il est au fond d’un lac, en train de se noyer, prisonnier de sa voiture. Il se réveille encore, face à un inconnu qui lui tire une balle en pleine poitrine. Il se réveille encore, au bord de la piscine d’une splendide villa, avec une nouvelle femme et de nouveaux enfants qu’il ne reconnaît pas. Est-ce encore un rêve ?
Et d’autres
D’autres cinéastes vont suivre et connaître, eux aussi, une carrière au niveau international. Ce sera notamment le cas de Jean-Pierre et Luc Dardenne, Alain Berliner, Lucas Belvaux … (voir infra).
Des films en prise directe avec la société de leur temps
A partir des années 1930, va se développer une solide tradition du documentaire et du film social qui va être marquée en particulier par la figure d’Henri Storck, considéré souvent comme le père du cinéma belge et comme un pionnier du cinéma documentaire. Il va ouvrir la voie à de nombreux autres cinéastes de documentaires et de fictions.
Henri Storck (1907-1999)
L’œuvre d’Henri Storck
” data-placement=”top” data-content=” compte 70 films, dont nombre de films engagés, mais aussi des courts métrages poétiques et expérimentaux, des films sur l’art, et un long métrage de fiction.
Une dénonciation de la misère ouvrière
Parmi ces réalisations, on peut pointer “Misère au Borinage” (1933 -sonorisé en 1963-), tourné avec le cinéaste néerlandais Joris Ivens et véritable dénonciation de la misère où sont plongés les mineurs du Borinage après la grande grève de 1932 que le gouvernement a brisée brutalement. Dans ce “manifeste du cinéma du réel”, des acteurs de théâtre prêtent leur concours aux côtés des ouvriers. Des scènes reconstituées, soigneusement mises en scène, complètent celles, insupportables, qui sont saisies sur le vif. “Le film est dur, magnifique. Il a gardé toute sa force, son impact émotionnel d’indignation et de compassion. Il a donné à la classe ouvrière les images les plus fortes de son histoire et de ses luttes» (Jacqueline Aubenas).
Dans “Les maisons de la misère” (1937), un documentaire-fiction bouleversant sur l’abjection des taudis (et commandé par l’organisme officiel: “la Société nationale des habitations à bon marché”), «La formule du film est ( … ) de dérouler sur l’écran un reportage authentique et construit et, par le truchement d’une série de scènes jouées, donner à certains moments du film un aspect et une forme dramatiques“, selon les dires mêmes de l’auteur.
D’une manière générale l’on peut dire qu’Henri Storck fait figure de précurseur (avec son maître Flaherty
” data-placement=”top” data-content=” Robert Joseph Flaherty (1884-1951) est un réalisateur de cinéma américain considéré notamment comme le fondateur de la « docufiction ».” data-original-title=””>) du film ethnographique: “Misère au Borinage” et “Les maisons de la misère” témoignent de la condition ouvrière. Au sujet du premier film, Marc Piault écrit dans son livre Anthropologie et cinéma (2000): «La réalisation vise délibérément à déconstruire les représentations dominantes et à s’approcher au plus près d’une réalité autre, à travers celle qui n’est pas seulement celle du regard, mais de la participation sensible, du partage de conditions d’existence et de l’échange“.
Son film “Le patron est mort” (1938) est, quant à lui, un reportage émouvant sur les obsèques d’Emile Vandervelde, le leader du Parti Ouvrier Belge (POB), pleuré par une foule nombreuse et fervente.
Le peintre de la vie des paysans
Dans un tout autre registre, “Symphonie paysanne” (1942-1944) s’attache à décrire au fil des jours (en 5 courts-métrages), la vie quotidienne des paysans au fil des 4 saisons d’un village du Brabant.
Une réflexion sur les questions des frontières
En 1951, il réalise son seul vrai film de fiction: “Le banquet des fraudeurs“ (1951). Fidèle à l’esprit du cinéma du réel, Storck y traite avec humour, des embarras du passage des frontières dans un village belge situé au carrefour de l’Allemagne et des Pays-Bas.
Ce film est né de la situation politique de l’époque, comme il l’explique lui-même:
“En 1949, la section cinématographique du plan Marshall m’a confié la réalisation d’un documentaire sur le phénomène Benelux qui devait servir de banc d’essai aux projets d’unification européenne. Un peu inquiet des implications psychologiques et sociales du sujet, j’ai fait appel au concours de mon vieil ami et compagnon d’école Charles Spaak, le célèbre scénariste. L’idée de cette enquête l’a vivement intéressé (…).
Le projet était excitant, les frontières allaient enfin s’ouvrir en Europe. Ces perspectives auraient dû provoquer un enthousiasme général mais nous nous sommes aperçu qu’elles entraînaient plus de méfiance que d’adhésion, que les gens avaient peur de perdre quoi que ce soit de leurs privilèges. Et il n’était pas question de faire la moindre concession au pays voisin. Un exemple, les ouvriers hollandais avaient des salaires moins élevés que les ouvriers belges. Dans un souci d’harmonisation, on a proposé aux Hollandais d’augmenter les salaires mais leurs syndicats ont refusé, voulant garder aux entreprises hollandaises leur capacité de concurrence. Aucune solidarité de branche à branche, les ouvriers de la métallurgie se foutaient du sort des charbonnages, les ouvriers épousaient les thèses des patrons. Chacun pour soi. Et business first.
Un documentaire nous parut indigeste et nos convînmes d’une autre approche, celle d’un film de fiction, mi-comédie, mi-aventure, un jeu de gendarmes et voleurs agrémenté d’un conflit amoureux. Charles Spaak avait imaginé de mener de front cinq actions parallèles, ce qui était un risque pour moi qui tournais mon premier film de fiction. Mais l’idée était nouvelle et exigeait une grande science de la composition dramatique, ce en quoi Spaak excellait (…). Le film fut présenté au Festival de Cannes, salué par le public, peu loué par la critique; il a déplu aux Hollandais qui n’en appréciaient pas l’humour, peu compris par les Allemands qui étaient en train de reconstruire leur pays et ne pensaient pas à l’Europe. Les Anglais n’ont vu que du feu dans ces histoires de frontières car ils n’en ont jamais connues. A New York, le film a obtenu le “Selznick Laurel Award” pour son idéal de rapprochement entre les peuples (…)”
” data-placement=”top” data-content=” Extraits de l’interview prise par Andrée Tournès et parue dans la revue Jeune Cinéma, Paris, n°188 et 189, mai-juin et juillet-août 1988. .
D’autres sujets
Son court métrage de fiction “Au carrefour de la vie” (1949) aborde le problème de l’enfance délinquante.
Le très court métrage “Les dieux du feu” (1961) célèbre, quant à lui, la fabrication de l’acier dans les hauts-fourneaux de Wallonie.
Enfin en 1970-1971, Storck va aborder un autre aspect de l’anthropologie avec son film (en dix volets) “Fêtes de Belgique” où il a pour sujet l’effusion collective des fêtes populaires (carnavals et processions).
Paul Meyer (1920-2007)
Paul Meyer va être un cinéaste attentif à la réalité sociale de son époque. Ce qui caractérise ses films les plus importants, c’est le rapport permanent entretenu entre la réalité du documentaire et la mise en forme d’une fiction qui jamais ne trahit la vérité des faits vécus.
Son court métrage “Klinkaart” (1956), tourné pour le compte de la télévision flamande, raconte la première journée de travail dans une briqueterie d’une très jeune adolescente promise au droit de cuissage (viol coutumier) du patron.
Son film “Déjà s’envole la fleur maigre” (1960) témoigne des conditions de vie précaires des travailleurs émigrés dans une cité charbonnière belge, à l’époque où l’on commence à fermer les charbonnages. Entamé comme documentaire et devenu film de fiction en cours de tournage, ce long métrage raconte la première journée d’une famille d’émigrants italiens au Borinage
” data-placement=”top” data-content=” C’est à dire la région de Mons” data-original-title=””> et parallèlement, la dernière journée qu’y passe Domenico, un immigré qui retourne chez lui après 17 ans passés en France et en Belgique. L’action du film se déroule dans un espace-temps de 24 heures, d’un soir au soir suivant. Amalgamant réalité et fiction, il est interprété par des acteurs non-professionnels (adultes et enfants) qui jouent le “rôle” qu’ils ont effectivement dans la vie. Ce film est bâti sur le regard d’un enfant, un enfant exilé, à la découverte d’un monde étranger
” data-placement=”top” data-content=” Collectif, Du documentaire social au film de fiction, éd. W’Allons-nous ?, 1989, p. 67, 115, 119, 131, 142, 154-155, 176″ data-original-title=””>.
L’Etat belge, à l’origine commanditaire du film, ne pardonnera jamais au cinéaste d’avoir sacrifié une tâche propagandiste (l’illustration du bien-fondé de sa politique d’immigration) sur l’autel de la liberté de l’artiste et d’une certaine morale. Poursuivi devant les tribunaux, criblé de dettes, Paul Meyer va subir l’impitoyable logique des occultations implicites
” data-placement=”top” data-content=” La Médiathèque, Autour des freres [download ] ” data-original-title=””>.
Patrick Le Bon (1940)
Patrick Le Bon
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009″ data-original-title=””>, cinéaste engagé sur le plan social, propose un cinéma au présent et aux visées pamphlétaires.
Son film “Salut en de kost” (Salut et au revoir) réalisé en 1974 effleure avec son personnage principal (un adolescent rebelle) un grand nombre de problèmes. Son film suivant “Hellegat” (1980) (Le trou de l’enfer), dépeint le déclin des briqueteries industrielles le long du Rupel et ses conséquences dramatiques sur le plan social. Quant à son film “Zaman” (1983), il le situe dans le milieu politique anversois.
Guido Henderickx (1942)
Guido Henderickx
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009″ data-original-title=””> est un autre cinéaste engagé sur le plan social. Pour lui, le cinéma doit être radicalement contemporain et doit se pencher sur les problèmes (politiques et sociaux) de son temps.
Mais on retrouve également dans ses films, le thème de l’amour tragique et déchiré. Ainsi, “Verbrande brug” (1975) est un drame passionnel qui aborde le thème des perdants de la vie broyés par un système social implacable.
Dans son film “De proefkonijnen” (1979) (Les cobayes), il montre comment une multinationale manipule les ouvriers d’une usine chimique après un empoisonnement à la dioxine.
Vont notamment suivre, “Skin” (1987), “S” (1998) et “Koning van de wereld” (2006).
Présentations
“Verbrande brug“: Le drame, qui s’inscrit dans une durée de 24 heures, se noue lorsqu’une diseuse de bonne aventure, Lola, et son ami Louis débarquent pour la kermesse annuelle au Pont Brûlé. Sept ans plus tôt, Louis a eu une relation avec Monique, la femme de Charel, le patron du café, qui déboucha sur la naissance de leur fille, Christine, aujourd’hui âgée de 7 ans. La guerre est à nouveau déclarée, lorsque Monique veut récupérer Louis.
“S”: S. est l’histoire d’une jeune fille que la vie mène de Bruxelles à New York, parmi les hommes et les femmes de son âge dans l’amour et la haine, entre la vie et la mort. S est à la recherche de la vérité, du bonheur, à la recherche d’une manière de vivre. Elle veut vivre mais ne sait pas comment parce que ce qui ‘est bien’, ce qui ‘se fait’ est tellement ennuyant, tellement banal. S est un road movie érotique à propos de personnes trépignantes.
“Koning van de wereld”: A la fin de la seconde guerre mondiale, le jeune Stan Vandewalle rencontre l’entraîneur de boxe Max dans un camp de prisonnier. Max reconnaît dans le solide coup de poing gauche de Stan un grand talent de boxeur et devient son entraîneur. Après la guerre Stan vit la tête dans les nuages. Jusqu’à ce que le destin le frappe avec le décès subi de son jeune frère Aloïs. En hommage à ce frère accidentellement décédé, Stan jure de devenir le plus grand boxeur du monde. Il gagne un combat après l’autre, son frère Romain comme bookmaker à ses côtés. Stan atteint les hautes sphères avec Kets une des plus puissante figure de proue dans le monde de la boxe. Celui-ci le mène rapidement au niveau international: Bruxelles, Paris, … et La Havanne. Avec son unique amour Julie, il est pris dans le tourbillon de la vie cubaine nocturne du jazz, du rhum et de la drogue. Stan y rencontre le frère de son père, Oncle Platon, lui aussi exilé à Cuba…
Robbe de Hert (1942)
Après avoir réalisé des courts et moyens métrages, Robbe de Hert, cinéaste pamphlétaire, virulent critique de la société, signe son premier long métrage en 1973, “Camera sutra“, mélange (comme ses précédents films) d’images d’archives, de reportage et de fiction. Ce film, qui présente une image de la société flamande telle que la considéraient les jeunes contestataires vers la fin des années soixante, et en premier lieu Robbe de Hert lui-même, est un document d’époque sur les enfants de mai 1968 qui cherchent dans la violence une issue à leurs désillusions. Il y prend pour cible la Flandre de l’époque où l’establishment (l’Eglise, le roi, le capital) maintient l’ordre et où la culture (sous la forme de manifestations sportives (courses cyclistes), de nationalisme flamand (l’annuel pèlerinage de l’Yser) et de fêtes de la bière (la fête d’Oberbayern) à Wieze sert d’opium à la masse
” data-placement=”top” data-content=” Septentrion. Jaargang 8. Stichting Ons Erfdeel[], Rekkem 1979″ data-original-title=””>.
Il réalise ensuite “De Witte van Sichem” (“Filasse de Sichem”), en 1980, d’après le roman d’Ernest Claes et “Le Filet américain” (1981) où il s’attaque à l’économie capitaliste. D’autres fictions vont suivre, dont la satire “Blueberry hill” (1989), où il se remémore sa propre jeunesse scolaire, et sa suite “Brylcream Boulevard” (1995), ainsi que le thriller “Trouble in paradise” (1989) et “Gaston’s War” (1997), retraçant les aventures véridiques du résistant gantois Gaston Vandermeerssche.
Robbe de Hert a également réalisé plusieurs documentaires sur le cinéma belge dont “Les Fabricants de rêve” (1984)
” data-placement=”top” data-content=” quinzaine-realisateurs.com –.
Présentation
“Brylcream Boulevard“: Une suite aux aventures des ados populaires de Blueberry Hill, tous devenus adultes, et qui décident de se venger de l’ancien directeur de l’école, en le piégeant en direct à l’antenne d’une émission télé qui doit lancer sa carrière politique.
Benoit Lamy (1945-2008)
Benoît Lamy obtient un grand succès populaire avec la comédie “Home sweet home” (1972), qui narre la révolte de pensionnaires d’une maison de repos bruxelloise. Porté par le courant contestataire post “Mai 1968″, Benoît Lamy a lui aussi envie de faire “péter les coutures” d’une société trop corsetée à son goût. A contrecourant du jeunisme ambiant, il prend le parti, de faire de gentils papys et mamys des insoumis en lutte contre l’injustice, réclamant le droit de jouir sans entrave et qui utilisent tout l’éventail des techniques de «lutte contre l’oppression“, violentes et non violentes, que prônaient les jeunes de l’époque en révolte contre le conformisme bourgeois de leurs aînés. Mais, derrière les 400 coups des seniors se devine aussi un tableau angoissé de la fin de vie, de la décrépitude, de la solitude. Et une interrogation sur le devenir d’une société de l’abondance qui ne prête plus un regard à ses vieux et qui, lorsqu’ils se révoltent, leur envoie la police. Lamy traite aussi sans ménagement tout ce qui représente l’ordre établi: les braves gens, les administrations tatillonnes et les forces de police
” data-placement=”top” data-content=” universcinebelgique – «.
On retrouve également cet esprit transgressif dans son second film, “Jambon d’Ardenne” (1977), une farce énergique un brin impertinente sur les ravages de la concurrence et une claque au conformisme ambiant et au moralisme strict. Comme “Home sweet home“, “Jambon d’Ardenne” est éminemment belge, accents et gastronomie compris, avec les successions de cars de touristes venus festoyer au bord de l’Ourthe le temps d’un week-end, Flamands et Wallons mélangés.
Dans “La vie est belle” (1987), film coréalisé avec Mweze Ngangura et qui se déroule à Kinshasa (RDC), Benoît Lamy aborde une multitude de sujets de société: l’amour sous pression économique et sociale, le décalage entre les modes de vie urbain et rural, entre musique traditionnelle et musique électrique, la place de la sorcellerie dans une société en plein bouleversement, les relations mari et femmes, les jalousies féminines…
Son dernier long métrage, “Combat de fauves” (1997), est un huis-clos dont l’action se déroule dans le cadre étriqué d’une cabine d’ascenseur des années 20 et du palier sans charme d’un immeuble bourgeois. Il met en scène un homme “qui a réussi“, parfait archétype du grand fauve des années 1990, à qui l’agressivité, le mépris, la rudesse et l’égoïsme tiennent lieu de valeurs refuges, et grand spécialiste de l’art du paraître.
Présentations
“Home sweet home“: Les vieux d’un home de la région bruxelloise, lassés du traitement infantilisant et despotique que leur impose leur directrice, se rebellent. D’abord, ils optent pour la désobéissance civile, puis ils choisissent l’évasion (jusqu’en Tunisie pour certains) et la réappropriation de biens dans les grands magasins, enfin ils fomentent une mutinerie en bonne et due forme.
“Jambon d’Ardenne“: A Durbuy, petite ville touristique au cœur des Ardenne, une rivalité oppose la patronne du Beauséjour, restaurant passé maître dans l’art de happer le client, et les autres commerçants du lieu, menés par la dynamique Germaine, propriétaire de la friterie locale. Problème: la fille de cette dernière n’a d’yeux que pour Bruno, le fils unique de l’ennemie jurée.
“La vie est belle“: “Moi aussi un jour je ferai de la musique électronique”. C’est par cette phrase que tout commence: Kourou, jeune musicien et villageois débarque dans la grande ville musicale qu’est Kinshasa. A peine arrivé, croise-t-il le regard de la belle Kabibi, c’est le coup de foudre. De péripétie en péripétie, Kourou se retrouve employé dans la maison du grand patron Nouandou…
“Combat de fauves“: Charles Cuvelier, la cinquantaine épanouie, expert en communications, se trouve coincé dans un vieil ascenseur. Il croit d’abord à une simple panne mais, comme sur un écran vidéo, la partie vient de commencer avec une femme qui le nargue du haut du palier.
Jean-Jacques Andrien (1944)
C’est en 1975 que Jean-Jacques Andrien réalise son premier long métrage, “Le fils d’Amr est mort !” qui met en scène deux mondes, l’européen et le tunisien dont on voit les codes et les signes. Une rencontre-confrontation. “Du racisme, de l’absence de communication, de la complicité, de l’immigration, il y a dans le film de Jean-Jacques Andrien une approche neuve, qui ne cherche pas à nous imposer des interprétations mais à susciter une réflexion.”
” data-placement=”top” data-content=” .
Les deux films qui vont suivre vont, quant à eux, avoir pour cadre sa région d’origine (ses parents, issus de familles d’agriculteurs, sont originaires du Pays de Herve (Province de Liège) et, enfant et adolescent, il a habité à Verviers). A ce propos, il déclare notamment: “Sans trop savoir pourquoi. Il a fallu que j’aille interroger et filmer les traces des luttes pour l’indépendance tunisienne dans un village berbère situé en bordure du Sahara (“Le fils d’Amr est mort !”), pour éprouver le besoin de redécouvrir le paysage où j’avais grandi et découvrir l’importance de son Histoire… l’importance de l’Histoire (…)”
” data-placement=”top” data-content=” wallonie-en-ligne.net –.
Son deuxième long-métrage “Le grand paysage d’Alexis Droeven” (1981) a, ainsi, pour toile de fond, les violences communautaires dans les Fourons et la fin de la culture paysanne. Jean-Jacques Andrien y évoque, en effet, la mutation du monde agricole confronté à des questions vitales: s’industrialiser ou disparaître, s’adapter aux normes de l’Union Européenne ou se marginaliser. Le thème est abordé par le biais de la mort du père, agriculteur au Pays de Herve, qui laisse son fils confronté à un choix difficile: reprendre la ferme ou, au contraire, décider de s’exiler en ville, s’inventer une nouvelle vie loin de ces problèmes, quitter le grand paysage d’Alexis, son père, comme lui suggère sa tante, avocate à Liège ?
Quant à son film “Australia” (1989), il évoque le déclin de l’industrie de la laine dans la région de Verviers
” data-placement=”top” data-content=” Implantée depuis plusieurs siècles, l’activité lainière verviétoise se développe au 19ième siècle, grâce à l’industrialisation, aux innovations et aux eaux de la Vesdre. Verviers était alors la première ville au monde en termes de production textile. Parmi les différents secteurs de cette industrie, le film se concentre sur l’activité du lavage-carbonisage, fleuron de l’activité verviétoise. Produite dans l’hémisphère sud (Amérique latine, Australie,…), la laine était acheminée par les acheteurs pour être lavée avant d’être livrée à l’industrie drapière. Mais l’avènement du synthétique et l’industrialisation des pays producteurs de laine entamèrent la position de Verviers.
En effet à partir des années cinquante, le déclin s’accéléra face à la concurrence du lavage réalisé directement dans les pays producteurs, industrialisés grâce, notamment, à des industriels belges qui y ont déplacé leurs activités. Aujourd’hui, la laine a pratiquement disparu du paysage industriel wallon. In Australia, le rapport au pays natal, Films à la fiche, La médiathèque” data-original-title=””>, dans les années 1950. Le film est une sorte de photographie quasi documentaire de la bourgeoisie verviétoise de l’époque.
De façon générale, ses thèmes de prédilection sont l’appartenance et l’exil, la difficulté et le désir de communication entre les protagonistes, la nécessité de témoigner autant des ruptures affectives que des fractures culturelles et économiques.
Présentations
“Le fils d’Amr est mort !”: A Bruxelles. Depuis qu’il a perdu son emploi, Pierre mène une vie désordonnée. A l’insu de sa compagne, Barbara, il pratique le vol à la tire avec la complicité d’un jeune immigré tunisien. Les deux hommes se rencontrent chaque dimanche pour partager leur butin de la semaine. Mais un jour, Pierre retrouve son complice mort, abattu de deux balles. Il réalise alors qu’il ne savait rien de lui, même pas sa véritable identité. Pierre décide de partir en Tunisie, dans le village natal du disparu pour comprendre…
“Le grand paysage d’Alexis Droeven“: Alexis Droeven est un agriculteur fouronnais qui s’est battu toute se vie pour le progrès de l’agriculture dans sa région. Mais il se rend compte que la situation laisse peu d’espoir. Son fils Jean-Pierre ne comprendra le sens de sa lutte qu’à la mort d’Alexis.
“Australia“: A l’Est de la Belgique, une ville: Verviers, 1955. Veuf, installé en Australie avec sa fille, le Belge Edouard Pierson revient dans sa ville natale de Verviers à la demande de son frère Julien. Leur famille y possède une usine de lavage de la laine en difficulté et Julien compte sur l’aide d’Edouard pour sauver l’entreprise. Durant son séjour, Edouard rencontre Jeanne, une épouse d’origine paysanne mal intégrée dans ce milieu de la bourgeoisie industrielle. Entre Edouard et Jeanne, une histoire commence.
Marian Handwerker (1944)
Né au Kazakhstan, Marian Handwerker
” data-placement=”top” data-content=” Made in Belgium, Revue Cinéma, n°319-320, août 1985, p. 21
« vit depuis 1967 en Belgique, où il a fait toute sa carrière. Son premier long métrage, “La Cage aux ours“, film qui multiplie les thèmes sociaux (contestation scolaire, anti-militarisme, critique de la société petite bourgeoise, conflit des générations), concourt en 1974 en sélection officielle au festival de Cannes. Il a réalisé depuis de nombreux documentaires (dont “Têtes de turcs” (1970) qui s’intéresse au sort des mineurs turcs vivant et travaillant dans la région liégeoise) et des films de fiction pour le cinéma et la télévision: “Le Voyage d’hiver” (1983), “Marie” (1994) ou encore “Pure fiction” (1998), inspiré des assassinats et viols d’enfants qui ont bouleversé la Belgique et “Combat avec l’ange” (2009), sorte d’instantané de la vie bruxelloise, “ville belle et misérable, riche et pauvre, solitaire et agitée, perdue et palpitante, cruelle et humaine.”…
Présentations
“La Cage aux ours”: Bernard, 17 ans, découvre via les récits de son grand-père la condition des mineurs en Belgique. Avec Julie, il va participer activement aux luttes lycéennes…
“Le Voyage d’hiver“: A Berlin, dans les années 80, Salomon Aschenberg passe à l’Ouest. Il porte sur lui un journal de famille et un carnet noir avec une liste de noms qui permettraient de démasquer un agent de l’Est, infiltré depuis la guerre dans les services secrets occidentaux.
“Marie“: Marie est mal avec elle-même et sa vie. Au lycée, ses résultats sont mauvais, ses relations sont tendues avec sa mère qui ne lui a jamais pardonné d’avoir fait fuir son père par sa naissance, et elle est enceinte de son dernier petit ami avec qui elle a rompu, sans parvenir à se décider à garder l’enfant ou à suivre les conseils de son amie Carine. Elle fuit sa petite ville de la Meuse pour se retrouver à Bruxelles où elle rencontre Paulo, un petit dealer, père de Tonio qui n’a que sept ans.
“Pure fiction“: “Pure fiction” retrace la vie quotidienne de deux personnage inquiétants – Johnny et Eddie – qui sévissent dans la région de Charleroi. Ils violent, volent, enlèvent, filment et vendent ce qu’on leur commande. Cécile, une des jeunes victimes de Johnny, est doublement brisée à la fois par les sévices qu’elle a subis et par l’absence de réparation devant la justice. Elle reconnaît la voix de son agresseur et le suit pour faire vengeance.
“Combat avec l’ange“: Lambert Desmet, policier déchu parce qu’il a tué, sans le vouloir, un jeune du quartier d’origine maghrébine, pense qu’il peut réparer son destin en intervenant dans celui des autres. Mais qui s’intéresse encore à cet être en pleine déchéance plus ivre de chagrin que d’alcool? Lambert avance, recule, erre, touche le fond. Jusqu’à ce qu’une main d’enfant, son fils, se tende vers lui et lui demande de l’aider à réaliser son rêve: sauver la jeune adolescente qu’il aime d’un mariage forcé au Maroc…
Jean-Pierre Dardenne (1951) et Luc Dardenne (1954)
Nés à quelques kilomètres de Seraing, commune industrielle à la périphérie de Liège où ils passent la majorité de leur temps et où ils vont tourner tous leurs longs-métrages, “Les frères Dardenne” grandissent dans le village d’Engis qui va jouer un rôle décisif pour leurs préoccupations futures. Parlant de celui-ci, Jean-Pierre Dardenne déclare notamment: “Engis a longtemps été le village le plus pollué d’Europe. Dans les années 1930, trois personnes y sont mortes d’intoxication. Sartre le mentionne dans La Critique de la raison dialectique comme une illustration des contradictions du capitalisme. Les gens du village se sont énormément battus pour améliorer leurs conditions de vie.”
” data-placement=”top” data-content=” Cité in Encyclopédie universalis” data-original-title=””>.
Après avoir réalisé un certain nombre de documentaires traitant de sujets politiques et sociaux, ils tournent, en 1986, leur premier long métrage de fiction, “Falsch», adapté de la pièce de René Kalisky, puis quelques années plus tard, “Je pense à vous” (1992), qui sera un échec commercial et critique.
Mais, c’est avec “La Promesse” (1996) qu’ils vont réellement devenir connus et être reconnus comme étant des figures majeures du cinéma belge. Leurs films
” data-placement=”top” data-content=” vont être couronnés fréquemment de nombreux prix internationaux. “Rosetta” (1999) va remporter la Palme d’Or au festival de Cannes (France). Les films suivants et/ou leurs interprètes vont remporter, eux-aussi, des prix notamment à l’occasion de ce prestigieux festival: “Le Fils” (2002), “L’Enfant” (2005), “Le silence de Lorna” (2008) et “Le gamin au vélo» (2011).
Leurs films abordent des questions sociétales mais aussi de rapports familiaux. “Nos films ne se basent pas sur un thème particulier mais mettent en scène des tranches de vie de personnages, souvent marginaux, à travers leur quotidien”
” data-placement=”top” data-content=” Cité in . “Ce qui nous intéresse surtout, ce sont les individus, voir comment ils peuvent changer ou non grâce aux autres. (…). Je pense que notre cinéma est surtout humain. Quand on regarde le synopsis de nos films, on peut se dire: qu’est-ce qu’ils sont seuls, ces personnages ! Mais on essaie de guider ces solitudes vers un autre, quel que soit le moyen, en disant la vérité, en trahissant, en tuant. Le salut, c’est reconnaître qu’on a besoin d’autrui et que la solitude est infernale. Le salut, c’est être aimé et sentir que l’autre peut mourir pour vous.”
” data-placement=”top” data-content=” .
Présentations
“Falsch»: La nuit va tomber lorsqu’un quadrimoteur atterrit sur la piste d’un aéroport de campagne. Un seul passager descend: Joe, le dernier survivant d’une famille juive, la famille Falsch. C’est avec elle qu’il a rendez-vous cette nuit: quarante ans après son départ de Berlin pour New York, en 1938. Une nuit de retrouvailles, de fête par-delà la vie et la mort…
“Je pense à vous”: Belgique, 1980. Sur les rives de la Meuse, dans les décors gigantesques d’une ville sidérurgique, les usines ferment les unes après les autres et licencient en masse. Parmi les licenciés, Fabrice, 35 ans, fier d’un métier auquel le feu et l’acier donnaient une aura mythologique, se sent devenir un homme en trop. Sa femme Céline tente de lui redonner goût à la vie. Malgré quelques instants de bonheur retrouvé, Fabrice s’enferme dans son désarroi et disparaît. Céline part à sa recherche, le retrouve, tente de le sauver contre lui-même. L’amour peut-il ressusciter un homme en perdition ?
“La Promesse“: Igor, quinze ans, est apprenti-mécanicien, fan de karting, et surtout fils de son père, Roger, qui trafique dans l’immigration clandestine. Igor trempe dans les combines de son père avec innocence et naturel, en évitant de se poser trop de questions. Il va pourtant falloir qu’un jour, à cause d’une promesse, Igor choisisse. Mais peut-il dire la vérité sans trahir son père ?
“Rosetta“: Rosetta crie, s’accroche et se bat dans les couloirs de l’usine d’où elle vient d’être licenciée sans explication. Cette toute jeune fille vit en caravane avec sa mère alcoolique dans un camping de la banlieue liégeoise. Refusant toute forme de charité, elle sillonne la ville à la recherche d’un emploi. Riquet, qui tient une baraque de gaufres, la recommande à son patron qui l’engage, avant de la remercier pour la remplacer par son propre fils.
“Le Fils“: Olivier est formateur en menuiserie dans un centre de réinsertion sociale. Un jour, la directrice lui demande d’accueillir Francis, un adolescent désireux d’apprendre les métiers du bois. Olivier refuse, prétextant qu’il a déjà trop d’apprentis. Le jeune garçon est alors placé dans l’atelier de soudure. Qui est Francis ? Pourquoi Olivier se met-il à le suivre dans les couloirs de l’établissement, dans les rues de la ville, jusqu’à son immeuble ? Pourquoi est-il ainsi attiré par lui ? Et pourquoi semble-t-il le craindre à ce point ?
“L’Enfant“: Bruno, vingt ans. Sonia, dix-huit ans. Ils vivent de l’allocation perçue par Sonia, des vols commis par Bruno et les gamins de sa bande. Sonia vient de donner naissance à Jimmy, leur enfant. Comment Bruno peut-il en devenir le père, lui qui est si léger, qui vit dans l’instant, préoccupé uniquement par l’argent de ses trafics?
“Le silence de Lorna“: Pour devenir propriétaire d’un snack avec son amoureux Sokol, Lorna, jeune femme albanaise vivant en Belgique, est devenue la complice de la machination de Fabio, un homme du milieu. Fabio lui a organisé un faux mariage avec Claudy pour qu’elle obtienne la nationalité belge et épouse ensuite un mafieux russe prêt à payer beaucoup pour devenir Belge. Pour que ce deuxième mariage se fasse rapidement, Fabio a prévu de tuer Claudy. Lorna gardera-t-elle le silence ?
“Le gamin au vélo»: Cyril, bientôt 12 ans, n’a qu’une idée en tête: retrouver son père qui l’a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l’amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère …
Benoît Mariage (1961)
Reporter photographe, auteur de reportages et documentaires, Benoît Mariage réalise son premier long métrage de fiction, “Les Convoyeurs attendent“, en 1999. À travers ce portrait d’un homme à la fois touchant et exaspérant, il dépeint toute une région (Charleroi) avec sa culture, ses traditions, son mode de vie… et ses rêves où se mêlent notamment terrils, majorettes et pigeons voyageurs. Ce film mélange à la fois drame, humour et poésie
” data-placement=”top” data-content=” grignoux.be – .
Va suivre ensuite “L’Autre“, film qui suit “de l’intérieur” le parcours de personnages repliés dans la non communication et qui est marqué par la gravité, le silence et la lenteur.
Toute autre est l’ambiance de “Cowboy”, film à la fois drôle et émouvant et où l’on retrouve l’attention de Benoît Mariage pour les “petites gens” et pour la beauté triste qui se dégage du quotidien.
Présentations
“Les Convoyeurs attendent”: Roger Closset habite un petit pavillon de la banlieue de Charleroi. Il vit en famille avec sa femme et ses deux enfants. Il a aussi un voisin colombophile qui ne jure que par Napoléon, son pigeon voyageur champion. Il y a le village et ses usines qui tournent au ralenti. Roger gagne modestement sa vie comme photographe pour le journal local. Il pirate les fréquences de la police, guette les faits divers. Roger veut s’en sortir et rêve de rentrer dans le livre des records pour gagner ainsi la voiture promise par l’Association des commerçants.
“ L’Autre”: Claire est enceinte de jumeaux. Cette situation l’angoisse. Pour aider sa femme, Pierre accepte qu’elle recoure à une réduction de grossesse pour ne garder qu’un embryon. Mais rongé par le remords, il se détourne d’elle et de l’enfant à naître. Pierre reporte alors toute son affection sur Laurent, un handicapé de vingt ans qui fréquente son cabinet d’ophtalmologie. La personnalité de Laurent va bouleverser le couple en déroute. Petit à petit, Claire et Pierre se redécouvrent capables d’aimer et parviennent enfin à assumer la lourde décision qu’ils avaient prise ensemble.
“Cowboy“: Daniel Piron a le blues. Son couple est monotone, ses idéaux se sont envolés, même son travail de journaliste est une farce. La seule idée qui le galvanise encore est de retrouver et de filmer Tony Sacchi, héros révolutionnaire de sa jeunesse. A travers cette aventure, Daniel voudrait réhabiliter le jeune homme ardent et engagé qu’il était. Mais, hélas pour lui, Sacchi est devenu un gigolo cynique.
Nabil Ben Yadir
Initié au cinéma par sa mère, Nabil Ben Yadir commence à écrire pour le cinéma dès l’enseignement secondaire. Après une formation en électromécanique à Bruxelles, cet admirateur de Scorsese et de Kubrick s’initie au septième art en devenant interprète, avec des rôles dans “Au-delà de Gibraltar” de Mourad Boucif ou “Le Couperet” de Costa-Gavras. En 2005, il réalise son premier court métrage, “Sortie de clown“, comme un essai préparatoire à son premier long métrage, “Les Barons” (2009). Cette incursion dans la mise en scène permet à Nabil Ben Yadir de connaître un beau succès d’emblée
” data-placement=”top” data-content=” evene.fr –. En 2013, il a réalisé son deuxième long-métrage, “La Marche”.
Présentations
“Les Barons”: Les Barons ont une devise: “glander plus pour vivre plus”. “Pour être un baron, dans la vie, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain naît avec un crédit de pas et chaque pas épuise ton crédit. C’est ce qui nous différencie du reste du monde: c’est que nous, les barons, on le sait dès le départ. Le baron le plus ambitieux, c’est moi, Hassan. Mon rêve c’est de faire rire. Mais “blagueur”, pour mon père, c’est pas un métier, c’est pas comme chauffeur de bus, un vrai métier, un métier avec des fiches de paie. Mounir, il voudrait qu’on reste des barons, à vie. Ce qui colle pas avec mon but. Parce que pour réussir, il faut quitter le quartier, mais on ne quitte pas le quartier, on s’en évade. Et pour s’évader, il faut courir, et quand on court, on n’est plus un baron.”
“La Marche”: 1983, des jeunes des Minguettes (un quartier de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise) ont l’idée d’une grande marche non-violente. Avec le soutien de Christophe Dubois, le curé des Minguettes, ils se lancent dans une “Marche pour l’égalité et contre les discriminations”. De Marseille à Paris.
Thierry Michel (1952)
Thierry Michel est connu surtout comme cinéaste de documentaires politiques et sociaux (emportant sa caméra du Brésil à l’Iran en passant par la Belgique et l’Afrique) et dont le premier long métrage de fiction a été “Hiver 60” (1982), film qui raconte la grande grève qui a ébranlé la Belgique au cours de l’hiver 1960.
“Des films sur l’ailleurs”
Michel Khleifi (1950)
Né à Nazareth, Michel Khleifi y vit jusqu’en 1970. Il se rend ensuite à Bruxelles pour y suivre des cours à l’Institut National Supérieur des Arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS).
Les films de ce réalisateur belgo-palestinien sont autant d’occasions de raconter l’histoire du peuple palestinien, par fragments, en choisissant un chemin de traverse qui est celui de la métaphore poétique mélangée de documentaire.
Au fil de ses longs métrages de fiction que sont “Noce en Galilée” (1987), le “Cantique des pierres” (1990), le “Conte des trois diamants” (1996) et “Zindeeq” (2009), le cinéaste décline la blessure du peuple palestinien.
Tout autre est le sujet qu’il aborde dans son film “L’Ordre du jour” (1992), d’après le livre de Jean-Luc Outers
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue française du 20ième siècle“” data-original-title=””>.
Présentations
“Noce en Galilée”: Le Moukhtar, chef d’un village arabe palestinien, vient demander au gouverneur israélien de lever le couvre-feu pour pouvoir marier son fils. Après une longue négociation, le gouverneur accepte à condition que lui et ses militaires soient les invités d’honneur de la noce. Le Moukhtar s’en retourne se demandant comment son village va prendre cet accord. Les oppositions et les contradictions vont alors se révéler dans la communauté-même.
“Cantique des pierres”: Elle est originaire de Galilée et lui de Cisjordanie. Ces deux Palestiniens se sont rencontrés au début des années 1970 à Jérusalem et se sont aimés. Lui a été condamné à vie par les Israéliens pour un acte de résistance. Une quinzaine d’années plus tard, au cœur de l’Intifada, ils se retrouvent et leur passion se rallume.
“Conte des trois diamants“: Youssef, 12 ans, vit dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza, dans le cadre morose de la première Intifada et de l’occupation israélienne: père en prison, frère combattant recherché par l’armée israélienne. Lors d’une promenade, Youssef rencontre Aida, une jeune gitane, excellente conteuse, dont il s’éprend. Elle lui dit qu’elle l’épousera s’il retrouve les trois diamants perdus d’un collier acquis jadis en Amérique du Sud par sa grand-mère. Dès lors, Youssef cherche à sortir par tous les moyens de la bande de Gaza sur la piste de diamants.
“Zindeeq“: Un cinéaste palestinien doté d’un passeport européen revient à Nazareth. Il doit y enterrer un oncle. Il séduit des femmes, puis est confronté à un drame qui le pousse à fuir, dans sa propre ville, à combattre ses démons. Et à s’interroger sur le choix qu’ont fait ses parents. Fallait-il rester en Palestine-Israël en 1948?
“L’Ordre du jour“: Employé au ministère des travaux publics, Martin vit seul avec son enfant. Il se retrouve, malgré lui, mêlé à des affaires de corruption.
Micha Wald (1974)
Après avoir réalisé différents courts-métrages, Micha Wald réalise son premier long-métrage “Voleurs de chevaux” (2006) qui se fonde sur la culture cosaque pour livrer une fresque historique et lyrique. “Les folles aventures de Simon Konianski” (2009), son deuxième long métrage est un road movie drolatique et initiatique autour d’une famille juive et de ses conflits de générations.
Présentations
“Voleurs de chevaux“: 1856, quelque part à l’Est, quatre jeunes hommes luttent pour survivre. Lui, Jakub s’enrôle chez les cosaques avec son jeune frère Vladimir. Eux, Roman et Elias, volent des chevaux… dont celui de Jakub. Lors de ce vol, ils tuent Vladimir. Jakub est anéanti. Une seule chose pourra l’apaiser: la vengeance. Une traque impitoyable commence…
“Les folles aventures de Simon Konianski“: Dans la famille Konianski: Il y a Simon, 35 ans, éternel adolescent, fraîchement quitté par la femme de sa vie, une danseuse goy. Il y a Ernest, son père, contraint de l’héberger provisoirement, qui lui rend très vite la vie insupportable. Il y a Hadrien, le fils de Simon, un petit garçon passionné par les terribles souvenirs de son grand-père, ancien déporté. Mais il y a aussi Maurice, le vieil oncle paranoïaque, et Tante Mala qui n’a pas sa langue dans sa poche. Lorsqu’Ernest disparaît, tout ce petit monde s’embarque pour une expédition qui ne manquera pas de piquant.
Peter Brosens (1962)
Le documentariste Peter Brosens
” data-placement=”top” data-content=” brosenswoodworth.com
cinergie.be – Altiplano de Jessica Woodworth et Peter Brosens” data-original-title=””> a coréalisé, avec Jessica Hope Woodworth, l’ensemble des films de fiction à son actif. Leur premier film, “Khadak” (2006), a été tourné en Mongolie, pays où ils se sont rencontrés. Ce film parle de la fin du nomadisme. Trois ans plus tard, c’est au Pérou qu’ils tourneront leur seconde fiction, “Altiplano” (2009). Dans “The fifth season” (2012), tourné cette fois en Belgique, la nature, en signe de protestation, reprend son pouvoir sur l’espèce humaine. Une situation alarmante qui provoque l’implosion d’une communauté villageoise. Rescapés du naufrage, quelques âmes réussissent à s’échapper. Leur sort reste inconnu. Ces trois films ont en commun une thématique environnementale.
S’ils ont choisi de passer du documentaire à la fiction, c’est pour se sentir plus libres dans l’interprétation de la réalité. A ce propos, ils déclarent: “si nos films veulent refléter une réalité, ils ne sont qu’une vision des choses. La réalité économique, sociale, politique, les conflits des endroits où nous tournons inspirent notre cinéma, mais nous ne sommes ni anthropologues ni journalistes. Ces (…) films sont une interprétation très subjective où l’on peut saisir des moments d’authenticité parce que nés d’événements réels ; par exemple dans Altiplano, une fuite de mercure dans un village au nord du Pérou lors d’un accident en 2000. (…) Notre obligation de cinéaste ou de conteur est de poser des questions. Pas forcément de donner des réponses. (…). Nous avons été touchés par la grâce de ce que nous filmions. (…). Nous ne voulons pas évoquer des faits mais des émotions qu’on vit rarement. (…). Ce n’est pas notre job de (…) dénoncer. Nous utilisons le cinéma pour sa capacité d’évocation des choses, pour aller vers l’expérience plutôt que vers la démonstration.“
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge, Editions Flandrimage, 2009, p.36-39″ data-original-title=””>.
Présentations
“Khadak”: Dans les steppes glacées de la Mongolie, Bagi, un jeune nomade, est destiné à devenir chaman. Une épidémie frappe les animaux et les nomades sont obligés de s’installer dans de pauvres villes minières. Bagi sauve la vie de Zolzaya, une séduisante voleuse de charbon, et ils vont découvrir ensemble que l’épidémie n’était qu’un mensonge visant à éradiquer le nomadisme. Suite à cela, une sublime révolution a lieu.
“Altiplano“: Grace, photographe de guerre anéantie après un violent incident en Irak, décide de renoncer à son métier. Max, son mari belge, chirurgien spécialiste de la cataracte, travaille dans une clinique des yeux dans les Andes au Pérou. Non loin de là, les villageois de Turubamba succombent à des maladies causées par des écoulements de mercure provenant de la mine locale. La jeune Saturnina perd son fiancé dans la contamination. Ignorant la véritable cause de l’épidémie, les villageois tournent leur colère contre les médecins étrangers, et, à l’occasion d’une rixe, Max est tué. Grace entreprend alors un pèlerinage jusqu’à l’endroit de sa mort. De son côté, Saturnina prend des mesures drastiques pour protester contre les violences sans fin subies par son peuple et sa terre. Les destinées de Grace et Saturnina vont alors fusionner.
“The fifth season“: Une mystérieuse calamité frappe un village belge dans les Ardennes: le printemps refuse de venir. Le cycle de la nature est interrompu. Alice et Thomas, deux adolescents du village, vont se battre pour donner un sens à leur vie dans un monde qui s’effondre autour d’eux.
Des films “alternatifs”
Jan Bucquoy (1945)
Après une carrière de scénariste de bande dessinée, Jan Bucquoy s’est lancé dans le cinéma à la fois iconoclaste, ironique et burlesque.
Parmi ses réalisations
” data-placement=”top” data-content=” Pour plus d’informations, voir: janbucquoy.be –, on peut citer: “La Vie sexuelle des Belges 1950-78” (1993), “Camping Cosmos” (1995), “La Vie politique des Belges” (2001).
Présentations
“La Vie sexuelle des Belges 1950-78“: Une histoire de la sexualité au plat pays à travers la propre expérience du réalisateur de sa naissance à ses 28 ans… L’occasion de faire le point sur les “beaux seins” de sa mère, sur sa tante qui ne portait pas de culotte et de se rappeler du voisin de camping champion de touche-pipi ou des ravages de l’acné.
“Camping Cosmos”: Mer du Nord, été 1986. Etre animateur culturel dans un camping: mission impossible ? Vandeputte, le gérant du camp, entend, lui, se faire entendre. Théâtre et poésie face à karaoké et élection de Miss Cosmos.
“La Vie politique des Belges“: En Belgique, alors qu’approchent les élections, deux partis politiques tentent de convaincre les électeurs. D’une part, le “parti Tarte” résume son programme à travers un slogan évocateur: «ne travaillons pas, faisons l’amour». D’autre part, le “parti Vivant” étonne le microcosme de ses électeurs en s’alliant avec les Libéraux. Le leader de Vivant, Roland Duchatelet, propose en effet une indemnité de cinq cents euros par mois pour les plus démunis. Un montant peu élevé mais, selon lui, ceux qui voudront gagner plus n’auront qu’à travailler ! Menés par Noël Godin, les militants du “parti Tarte” refusent de se prendre ainsi au sérieux. Les candidats s’affrontent cependant dans la plus franche des cordialités. Même si le leader du “parti Vivant” tente tant bien que mal d’apparaître plus crédible que son opposant du “parti Tarte”…
Rémy Belvaux (1967-2006)
Frère de l’acteur et cinéaste Lucas Belvaux, Rémy Belvaux fait ses débuts dans l’animation avant de suivre des études de cinéma à l’Insas. C’est dans ce cadre qu’il rencontre deux joyeux lurons nommés André Bonzel et Benoît Poelvoorde. Tous trois réalisent en 1987 un court métrage loufoque intitulé “Pas de C4 pour Daniel Daniel” avant de se lancer dans l’aventure de “C’est arrivé près de chez vous“[%%48%%] (1992).
Tourné en noir en blanc pour un budget dérisoire, ce film d’humour noir aux allures de faux reportage, dans lequel une équipe de télé suit les pas d’un serial killer bavard, fait sensation à la Semaine de la Critique à Cannes en 1992 et ne tarde pas à acquérir le statut d’œuvre-culte
” data-placement=”top” data-content=” allocine.fr – en Belgique et à l’étranger (jusqu’au Japon). On se répète les répliques ironiques du film, les sentences proférées par Ben-le-tueur-cynique- (joué par Benoît-Poelvoorde) comme: “Un petit quidam, ça ne fait pas de vague… Tu tues une baleine, t’auras les écolos, t’auras Greenpeace, t’auras le commandant Cousteau sur le dos ! Mais décime un banc de sardines, j’aime autant te dire qu’on t’aidera à les mettre en boîte !“.
Après ce retentissant coup d’essai, le cinéaste va se consacrer à la réalisation de films publicitaires.
Présentations
“C’est arrivé près de chez vous (1992)”:
D’autres cinéastes francophones
Alain Berliner (1963)
Alain Berliner va se faire connaître grâce à son premier long métrage, “Ma vie en rose” (1997), qui raconte l’histoire du petit Ludovic, convaincu d’être une fille dans un corps de garçon. Ce film a notamment reçu le Golden Globe du meilleur film étranger à Hollywood.
L’année suivante, il aborde dans son film “Le Mur” la question de la frontière linguistique en Belgique et des conséquences absurdes qu’elle pourrait avoir.
Tout autre est le film “Passion of Mind, D’un rêve à l’autre” (1999), un film fantastique qu’il réalise aux Etats-Unis et dans lequel joue notamment Demi Moore.
Après ce détour outre-Atlantique, il revient à un cinéma plus local avec son adaptation, pour la télévision, du roman de Georges Simenon
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “la littérature belge en langue française au 20ième siècle”” data-original-title=””>, “La Maison du Canal” (2003). Suit, ensuite, “J’aurais voulu être un danseur” (2005), une comédie musicale contemporaine
” data-placement=”top” data-content=” cinergie.be –.
Il est également l’auteur de nombreux films pour la télévision.
Présentations
“Ma vie en rose”: Ma vie en Rose est l’histoire d’un petit garçon qui rêve d’être une fille. Ce qui est normal pour lui ne l’est pas forcement pour les autres ; il y a des choses qu’on fait et d’autres qu’on ne fait pas, même si elles nous semblent naturelles. Le film parle aussi des parents qui ne savent pas quoi faire face à la ténacité, à la conviction de leurs enfants. Des parents qui réagissent comme ils le peuvent, blessés quand le regard de leurs voisins se charge de reproches. Ce filme parle d’un quartier calme qui découvre la différence, la peur de l’autre, l’incompréhension et le rejet. Il parle de rêve, de magie et d’espoir. Il parle de l’univers Technicolor d’une poupée et du monde réel qui se décolore progressivement. Il parle d’une violence qui ne s’exprime pas par des coups mais qui est d’autant plus douloureuse. Il parle d’une grande désillusion avec beaucoup d’optimisme.
“Le Mur”: Albert, 35 ans, tient une baraque à frites installée avec piano, bagages et meubles à cheval sur la frontière entre deux communes belges. Quand il donne ses frites au client, Albert est en Flandre, mais quand il les plonge dans l’huile brûlante, il est du côté wallon. Avec ses paquets de frites, Albert délivre des messages, à la manière des fortune cookies. A la veille de l’an 2000, ils sont nombreux à se presser devant le comptoir d’Albert pour avoir un signe de ce que sera demain. Mais au matin du 31 décembre, lorsqu’Albert arrive près de la petite place, s’offre à lui une vision d’horreur: sa baraque a été coupée en deux dans la nuit par un énorme mur qui délimite la frontière entre Flamands et Wallons…
“Passion of Mind, D’un rêve à l’autre”: Marie passe de l’autre côté du miroir et entame une deuxième vie. A peine ferme-t-elle les yeux qu’un rêve étrange commence: loin de son village provençal, de ses deux fillettes, de sa paisible activité de critique littéraire, Marie se réveille à New York, et prend l’apparence de Marty, agent littéraire, célibataire et femme d’affaires. Et chaque nuit, lorsqu’elle ferme à nouveau les yeux, Marty redevient Marie…
“ La Maison du Canal”: Edmée a vingt ans. Elle vient de perdre ses parents et quitte Bruxelles pour aller vivre chez ses cousins qu’elle ne connaît pas, dans un village isolé des Flandres. En découvrant la rusticité de cette famille dont tout lui est étranger, Edmée découvre aussi sa féminité et le pouvoir de séduction qu’elle exerce sur ses deux cousins. Un jeu dangereux qui exacerbe les pulsions des jeunes hommes et déchaîne des comportements d’une violence incontrôlée.
“J’aurais voulu être un danseur“: 2030. Dans un amphithéâtre d’université, Antoine, un jeune professeur, donne cours sur la transmission inconsciente des secrets de famille. Pour expliquer comment les comportements se répètent de génération en génération, il raconte à ses élèves le récit de Maurice, Guy et François… Trois générations d’hommes qui n’ont pas connu leur père et ont abandonné leur famille pour vivre pleinement leur passion absolue pour la comédie musicale. Tous reproduisent sans le savoir la même histoire, jusqu’au jour où François décide de briser la loi du silence et d’enrayer le cycle infernal.
Lucas Belvaux (1961)
Après avoir été acteur, Lucas Belvaux passe derrière la caméra, au début des années 1990. Auteur d’une première œuvre intimiste passée un peu inaperçue “Parfois trop d’amour” (1991), il obtient les faveurs de la critique et du public avec “Pour rire !” (1996), vaudeville décalé.
Fort de ce succès, il se lance dans un triptyque composé d’une comédie “Un couple épatant”, d’un thriller “Cavale” et d’un mélodrame “Après la vie” (2003), les personnages principaux de chaque film devenant les personnages secondaires des deux autres.
Dans “La Raison du plus faible” (2006), il mélange réalisme social et intrigue policière. Ce film traite des effets de la désindustrialisation et des mutations d’une région (la région liégeoise) touchée par la crise économique. Dans “Rapt” (2009), c’est un autre sujet belge qu’il aborde, celui d’un fait divers retentissant à l’époque: l’enlèvement du Baron Empain.
En 2012, il signe “38 témoins“, une histoire de meurtre qui vient perturber la vie d’un couple.
Présentations
“Parfois trop d’amour”: Delphine, Daniel et François, trois amis passionnés de voile, décident, à la fin d’une soirée, de partir à l’aventure sur les routes du nord de la France, pour rejoindre leur bateau à Boulogne-sur-mer.
“Pour rire !“: Nicolas vit avec Alice; Gaspard attend qu’Alice quitte Nicolas ; Juliette se fait manipuler par Nicolas et sert d’alibi à Alice ; elle aime Michel qui la quitte pour Romance. Le tout à Paris qui prête ses rues pour qu’ils se croisent, se poursuivent, se cachent, se quittent et se retrouvent.
“Un couple épatant”: Cécile et Alain vivent ensemble depuis vingt ans. Il est le patron d’une petite entreprise de haute technologie à Grenoble, qui fonctionne plutôt bien, tandis qu’elle est prof. Tous les deux forment un couple modèle, épatant, indestructible, au grand désespoir de Georges, un ami médecin, qui convoite Cécile. Celle-ci, de nature inquiète, a l’impression qu’Alain lui cache quelque chose. Ce dernier pense en effet que ses jours sont comptés. Georges devrait l’opérer prochainement pour en avoir le cœur net.
“Cavale”: Après quinze ans passés derrière les barreaux, Bruno, qui prône la révolution prolétarienne, s’évade. Ce dernier veut continuer la lutte, faire sortir ses camarades de prison, libérer les masses du joug capitaliste. Tous ses anciens alliés n’y croient plus, même Jeanne qui s’est mariée et a maintenant des enfants. Depuis l’évasion de Bruno, celle-ci est sous surveillance policière étroite. Ce dernier reprend contact avec Jaquillat, le parrain local. Mais celui-ci ne veut plus avoir à faire à lui. Les alliances ont changé, Jaquillat collabore avec l’inspecteur Pascal Manise, un “flic pourri” qu’il fournit en drogue en échange de sa bienveillance. Bruno est seul. Toujours en cavale, il fait bientôt la rencontre d’Agnès, une toxicomane en manque. Une amitié va naître entre ces deux individus au bout du rouleau.
“Après la vie“: Pascal Manise est un policier sans états d’âme, dont la femme, Agnès, est morphinomane. Celle-ci se droguait déjà quand ils se sont connus. Tout ce que Pascal a pu faire, c’est lui éviter la déchéance. Il traite avec Jaquillat, un dealer grenoblois qui le fournit en morphine, en échange de quoi Pascal ferme les yeux sur son commerce illégal. Son épouse et lui ne sortent jamais ensemble et ne côtoient pas les mêmes amis. Jusqu’au jour où elle lui présente Cécile qui a un problème avec Alain, son mari. En enquêtant sur ce dernier, Pascal se rapproche de plus en plus de Cécile jusqu’à en tomber amoureux.
“La Raison du plus faible“: À Liège, la crise de la sidérurgie marginalise toute une partie de la population ouvrière, réduite au chômage ou contrainte à la retraite anticipée. Dans ce contexte, deux anciens sidérurgistes décident de monter un “coup” pour pouvoir acheter une mobylette à leur jeune copain sans emploi qui ne parvient plus à nouer les deux bouts. Mais le rêve de «la dernière chance» n’est pas simple à mettre en œuvre…
“Rapt“: Homme d’industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands. Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c’est par la dignité qu’il répond à la barbarie. Coupé du monde, ne recevant que des bribes d’informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait. Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu’il avait réussi à garder d’intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l’enquête de police ou celle de la presse. Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu’il imaginait. Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s’apercevoir qu’il a tout perdu, l’amour des siens, l’estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches. Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.
“38 témoins“: Alors qu’elle rentre d’un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d’un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait… paraît-il. Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer… paraît-il… La police enquête, la presse aussi. Jusqu’à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil. Qu’il lui parle longuement. Lui qui, d’habitude, parle si peu.
Frédéric Fonteyn (1968)
Après avoir réalisé 4 courts métrages écrits par Philippe Blasband
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue française au 20ième siècle“” data-original-title=””>, il se lance en 1998 dans la réalisation de son premier long métrage, “Max et Bobo”, une comédie dramatique sur la crise existentielle du gérant d’un salon de coiffure.
L’année suivante, il réalise “Une liaison pornographique” (1999), sélectionné à la 56e Mostra de Venise. Fort de son succès, il attend toutefois quatre ans avant d’adapter au cinéma le roman “La Femme de Gilles” de Madeleine Bourdouxhe
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue française au 20ième siècle“” data-original-title=””>. En 2012, il réalise “Tango libre“, un film à l’atmosphère singulière sur le rythme du tango.
Présentations
“Max et Bobo“: Comment Bobo va remonter le moral de Max, dont le salon de coiffure vient de faire faillite et dont la femme vient de le quitter.
“Une liaison pornographique“: Une femme décide de réaliser un fantasme sexuel. Un homme décide de partager ce fantasme. Ils se rencontrent une fois d’abord, puis plusieurs. Insidieusement, une relation se crée. Le sexe n’est plus la seule chose qui les réunit. Des sentiments naissent.
“La Femme de Gilles“: Dans le milieu ouvrier des années trente, Elisa est la femme de Gilles. Ce dernier travaille dans les hauts-fourneaux, parfois le jour, parfois la nuit. Elisa s’occupe des enfants, de la maison et vit chaque jour dans l’attente du retour de Gilles. Victorine, la sœur d’Elisa, vient souvent lui rendre visite pour jouer avec les enfants et donner un coup de main. Elisa attend un enfant. De drôles d’idées lui traversent la tête. Gilles et Victorine, Victorine et Gilles… Mais non, ce sont de drôles d’idées. Et puis un jour, une sensation, une certitude qui s’abat, insupportable: il se passe bien quelque chose entre ces deux individus. Un étrange combat intérieur commence alors, fait de courage, d’abnégation, de silences. Pour retrouver ce qui était perdu. Pour redevenir la femme de Gilles.
“Tango libre“: JC, gardien de prison, est un homme sans histoires. Sa seule fantaisie, le tango, une fois par semaine. Un soir de cours, il danse avec une nouvelle, Alice, la trentaine radieuse, mère d’un ado de 15 ans. Le lendemain, il revoit cette femme au parloir de la prison. Elle rend visite à deux prisonniers, Fernand et Dominic, deux vieux complices de toujours. L’un est son mari, l’autre son amant. JC, l’homme sans histoires, se retrouve spectateur d’une femme avec trop d’histoires. Une femme qui vit au gré de ses envies et selon ses propres règles, partagée entre ses hommes. Le règlement de la prison interdit aux gardiens de côtoyer la famille des prisonniers… JC va transgresser tous les principes qui définissaient sa vie.
Pierre-Paul Renders (1963)
Le premier long-métrage de Pierre-Paul Renders (sur un scénario de Philippe Blasband), “Thomas est amoureux” (2000), film qui récoltera divers prix autour du monde, traite de la difficulté d’établir des contacts humains dans un monde chaque jour plus artificiel. Il fait directement écho au premier court-métrage du réalisateur, “La Tendresse” (qui constitue un des sketchs du long métrage collectif belge, “Sept Péchés capitaux” (1992)), où l’image d’un homme à la tête enfermée dans un bocal montrait déjà l’amour comme moteur de socialisation pour un individu hors normes.
En 2005, il réalise “Comme tout le monde”. Marketing, formatage, dépersonnalisation, rapport à la norme, toute puissance de l’image, technologies qui permettent d’espionner les gens sans qu’ils en soient conscients, … ce film aborde des problèmes importants du monde d’aujourd’hui sous le ton de la comédie.
Présentations
“Thomas est amoureux”: Thomas, un jeune homme de 32 ans, souffre d’agoraphobie aiguë. Depuis huit ans, il vit reclus chez lui et ne voit les gens que par l’intermédiaire de son ordinateur. Il a confié la gestion de sa vie à la Globale, une société d’assurances qui veille sur son bien-être matériel et mental. C’est le bonheur ou presque. Mais Thomas est seul. Clara, sa partenaire virtuelle, ne lui suffit plus. Son assureur lui apprend qu’il a droit à l’assistance d’un service de prostituées pour handicapés. Au même moment, pour le secouer, son psy l’inscrit de force dans un club de rencontres informatiques.
“Sept Péchés capitaux“: Dieu rappelle à lui un motard nommé Maurice et lui demande des nouvelles des humains… Film à sketchs signé Beatriz Flores (“L’Honnêteté”), Frédéric Fonteyne (“La Modestie”), Yvan Le Moine (“La Pureté”), Geneviève Mersch (“Le Courage”), Pierre-Paul Renders (“La Tendresse”), Olivier Smolders (“L’Espérance”) et Pascal Zabus (“La Pauvreté”).
“Comme tout le monde“: Grand vainqueur d’un jeu télévisé, Jalil voit bientôt arriver dans sa vie la ravissante Claire. Il ignore que cette jeune femme est en fait une comédienne, complice d’un institut de sondage…
Yves Hanchar (1960)
Auteur de longs-métrages, de documentaires, de pièces de théâtre, Yves Hanchar a également réalisé trois longs-métrages de fiction: “La Partie d’échecs” (1993), “En vacances” (1999) et “Sans rancune!” (2008).
Yves Hanchar aime jouer. Jouer avec le destin, la vie, les acteurs, l’imaginaire, la réalité, l’écriture, la caméra. Pour lui, plus que le travail, le jeu révèle l’identité humaine.
Présentations
“La Partie d’échecs”: Férue de sciences et de jeu, la marquise de Theux organise une partie d’échecs dans son élégant château où seront confrontés Max, jeune dandy étrange et taciturne accompagné de son protecteur, Ambroise et de Lors Staunton, le plus condescendant des champions du moment. La marquise donnera sa fille, la ravissante Anne-Lise, au vainqueur de ce tournoi.
“En vacances“: Nous sommes en 1990. Grâce à la construction d’une fusée de sable sur la plage, trois familles se rencontrent et décident de se retrouver chaque année pour partager leurs vacances. Pendant l’été 2000, elles vont se réunir et découvrir les lettres de vœux qu’elles avaient écrites dix ans auparavant, faisant pour l’occasion resurgir les souvenirs. Comment en dix ans, changer, grandir et continuer à s’aimer?
“Sans rancune!“: En 1955, dans un internat en Belgique, Laurent Matagne, 17 ans, croit discerner sous l’identité de son professeur de français surnommé Vapeur, son père disparu lors d’un raid aérien, pendant la deuxième Guerre mondiale. Vapeur est excentrique, mystérieux, inquiétant, brillant et il communique vite à Laurent sa passion pour la littérature. Au point de susciter chez lui une vocation d’écrivain. Matagne et son ami Boulette décident de mener l’enquête.
Harry Cleven (1956)
Comédien formé au Conservatoire Royal de Liège, auteur de films pour la télévision, Harry Cleven a également réalisé des longs métrages de cinéma: “Abracadabra” (1991), “Pourquoi se marier le jour de la fin du monde” (1999) et “Trouble” (2003).
Ses films sont dominés par les sensations, les émotions. Pour lui, un film, c’est comme la vie, on ne comprend pas nécessairement tout. La réalité n’est pas toujours “cernable”, l’être humain est indéfinissable, les choses sont en mouvement perpétuel et c’est cela qu’il veut faire passer.
Présentations
“Abracadabra”: Phil, voleur et prestidigitateur actuellement incarcéré, bénéficie de deux jours de liberté pour assister aux obsèques de sa mère. De sa conduite dépend une éventuelle remise de peine. Pourtant, Martha la femme qu’il aime, et ses deux frères Chris et Naze, lui proposent un braquage facile et lucratif.
“Pourquoi se marier le jour de la fin du monde“: On la croirait morte, le visage très blanc renversé sous la lune… Elle s’appelle Juliette…Elle courait de toutes ses forces pour fuir Guido, ressurgi du passé, quand une voiture l’a heurtée violemment… Dans l’ambulance qui l’emmène à l’hôpital, Juliette rencontre Gaspard. Elle s’accroche à l’ambulancier comme à une bouée de sauvetage. Mais Juliette a peur que le cauchemar ne recommence… peur que Guido ne veuille encore la protéger… l’étouffer… Elle ne veut plus. Elle veut vivre. Elle veut respirer… Pour échapper à la folie de Guido, Juliette entraîne alors dangereusement Gaspard, fasciné, dans une histoire trop grande pour lui…
“Trouble“: Une femme, un enfant, bientôt deux. Matyas, orphelin et jeune père de famille, mène la vie dont il a été privé. A l’occasion d’une convocation chez un notaire pour une succession, il apprend l’existence de sa mère…, et d’un frère jumeau, Thomas. Dès lors Thomas n’aura de cesse de rattraper le temps perdu, tandis que Matyas, qui s’est découvert un autre lui-même, va tenter de reconstruire le puzzle de son enfance. Plus il fait la lumière sur son passé, plus son futur s’assombrit…
Sam Garbarski (1948)
Sam Garbarski commence sa carrière dans la publicité (il réalise 50 spots publicitaires dont certains sont primés dans plusieurs festivals). Sa carrière au cinéma débute assez tardivement. Il commence par réaliser des courts-métrages parmi lesquels “La Dinde” (1997) et “Joyeux Noel Rachid” (2000) qui mettent en lumière un thème cher au réalisateur, celui de la confrontation des cultures et des religions.
En effet, Garbarski ne cesse de s’interroger sur la notion d’intégration, aussi bien sociale que culturelle. Il approfondit ces thèmes dans son premier long métrage “Le Tango des Rashevski” (coécrits avec le scénariste Philippe Blasband), d’inspiration partiellement autobiographique, sorti en 2002 et mettant en scène une famille juive qui fait face à la mort de Rosa, la grand-mère. Ce premier film est un succès et annonce le deuxième long-métrage qui sort en 2007 sous le titre d’ “Irina Palm”. Pour l’occasion, Garbarski réitère sa collaboration avec son scénariste fétiche, Philippe Blasband.
Pour ce deuxième film, le réalisateur choisit un tout autre angle: il délaisse le drame familial pour une tragi-comédie romantique.
En 2010, il réalise son troisième long-métrage, “Quartier lointain”
” data-placement=”top” data-content=” allocine.fr –.
Présentations
“La Dinde“: “La Dinde”, relate un dîner de famille (réunissant autour de la table Rosa, Alfred, son mari et le frère de celle-ci) qui tourne au drame burlesque lorsque le couple s’aperçoit que la dinde a été livrée vivante ! Alfred ne parvient pas à la plumer et la volaille résiste finalement à tous les supplices. L’humour noir a une portée allégorique dans ce premier film. En filigrane, ce sont les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale qui subsistent.
“Joyeux Noel Rachid”: “Joyeux Noel Rachid” met en scène deux amis musulmans bien décidés à fêter Noël même si leurs familles respectives s’y opposent.
“Le Tango des Rashevski”: L’histoire commence avec la mort de Rosa, la grand-mère de la famille Rashevski. Elle détestait la religion et les rabbins, et pourtant elle avait réservé un emplacement dans le carré juif du cimetière. Les Rashevski sont complètement perdus. Tout à coup, ils ressentent des préoccupations qu’ils ne se connaissaient pas et ne sont pas d’accord entre eux. Ils ne savent pas comment l’enterrer…
“Irina Palm”: Maggie, une veuve de 50 ans, cherche désespérément de l’argent pour payer un ultime traitement à son petit-fils mourant. Après une énième tentative infructueuse, Maggie erre dans les rues de Soho à Londres. Elle s’arrête devant le “Sexy World” où une affiche indique: “Cherchons hôtesse”. Trop désespérée et perdue pour se rendre compte de ce qu’elle fait, elle entre. Miki, le patron, n’en croit pas ses yeux mais intrigué par Maggie et amusé par la situation, il lui propose un job. Sous le pseudonyme d’Irina Palm, Maggie s’applique pour ne pas perdre son job.
“Quartier lointain”: Thomas, la cinquantaine, père de famille, arrive par hasard dans la ville de son enfance. Pris d’un malaise, il se réveille quarante ans plus tôt, dans son corps d’adolescent. Projeté dans le passé, il va non seulement revivre son premier amour, mais aussi chercher à comprendre les raisons du mystérieux départ de son père. Mais peut-on modifier son passé en le revivant ?
Joachim Lafosse (1975)
Scénariste, réalisateur, auteur et metteur en scène de théâtre, Joachim Lafosse enchaîne les projets à un rythme soutenu. Ses films évoquent des drames psycho-familiaux tournant autour du thème de la manipulation et des rapports de force pervers, dans des ambiances affectives souvent irrespirables: “Folie Privée” (2004), “Ça rend Heureux” (2006), “Nue Propriété” (2006), “Elève Libre” (2007) et “A perdre la raison” (2012).
Présentations
“Folie Privée”: Pascale a quitté Jan et a décidé de refaire sa vie avec Didier. C’est à contrecœur que Jan a accepté de laisser à Pascale la garde de leur fils Thomas âgé de 7ans, ainsi que la maison familiale où elle vivra dorénavant avec son nouveau compagnon. Lorsque Pascale revient s’installer à la maison avec l’enfant, Jan n’est pas parti, contrairement à sa promesse ; il refuse de quitter les lieux et de se séparer de son fils. Pascale n’en peut plus. Avec l’arrivée de Didier, le conflit explose, accentue la colère de Jan et le désarroi de Pascale, Didier et Thomas. En moins de vingt-quatre heures, le destin de chacun des protagonistes va irrémédiablement basculer.
“Ca rend Heureux“: Fabrizio, cinéaste au chômage, est assailli par les déboires: menacé de radiation par le chômage, égaré dans son couple, confronté à l’échec commercial de son premier film…Avec l’énergie du désespoir, il décide de tourner un nouveau film, fauché, “sauvage”, inspiré de son quotidien et de l’expérience de ses proches. Autour de l’enthousiasme de Fabrizio naît une solidarité créatrice. Toutefois, son désir de mêler réalité et fiction, et le plaisir qu’il prend à troubler les pistes, ne laisseront pas ses partenaires indemnes…
“Nue Propriété“: A travers la possible vente de la propriété familiale, des jumeaux en âge de quitter leur mère divorcée découvrent la nature des liens qui les unit. La proximité est invivable, l’éloignement impossible ; la violence s’immisce au sein du trio. Jaloux et suspicieux, les fils interdisent à leur mère de vendre la maison familiale. Désespérée par l’absence de liberté, et encouragé par son amant, la mère quitte la propriété. En son absence, la guerre gémellaire éclate.
“Elève Libre“: Jonas, seize ans, vit un nouvel échec scolaire et pense pouvoir tout miser sur le tennis mais il échoue aux portes de la sélection nationale. Il rencontre Pierre, un trentenaire, qui touché par sa situation, va le prendre en charge. Fort de ce lien privilégié, Jonas abandonne l’école publique. Incapable de fixer les limites de cette relation, l’éducation va dépasser le cadre purement scolaire.
“A perdre la raison“: Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable.
Bouli Lanners (1965)
Comédien, scénariste, metteur en scène et réalisateur, Bouli Lanners réalise en 2004 son premier long métrage, “Ultranova” où il porte un regard décalé sur sa Wallonie natale. Vont suivre ensuite: “Eldorado” (2007) et “Les Géants” (2011).
Ces films mettent en scène une thématique récurrente: des individus à la marge ayant une nostalgie de la famille. A ce propos, il déclare notamment: “La structure familiale de mes personnages a éclaté. Ils se retrouvent en errance avec une très forte nostalgie de ce que cela a été ou aurait pu être. A travers d’autres relations humaines, ils cherchent à reconstituer cette petite cellule familiale. Dans Ultranova, ils n’y arrivent pas. Dans Eldorado, ils y parviennent pendant un jour et demi. Dans Les Géants, c’est cette amitié qui pallie au manque d’amour maternel».
Présentations
“Ultranova“: Avec ses deux collègues, Dimitri (25 ans) vend des maisons clé sur porte. Contemplatif et largué dans un environnement dénaturé, il s’ennuie. Les rumeurs qu’il laisse courir sur son étrange passé vont intriguer Jeanne et pousser Cathy à le rencontrer. “Ultranova” met en lumière une petite constellation de personnages décalés et drôles, en voie d’extinction. Seul un électrochoc peut encore réveiller la petite flamme qui sommeille en eux.
“Eldorado“: Yvan vendeur de voitures vintage, la quarantaine colérique, surprend le jeune Elie en train de le cambrioler et se prend d’une étrange affection pour lui. Il accepte de le ramener chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet. Commence alors le curieux voyage…
“Les Géants“: C’est l’été, Zak et Seth se retrouvent seuls et sans argent dans leur maison de campagne. Les deux frères s’attendent encore une fois à passer de mauvaises vacances. Mais cette année-là, ils rencontrent Danny, un autre ado du coin. Ensemble, à un âge où tout est possible, ils vont commencer la grande et périlleuse aventure de leur vie.
Stefan Liberski (1951)
Ecrivain, humoriste, homme de télévision, Stefan Liberski est également réalisateur. Son premier long-métrage, “Bunker Paradise“, est remarqué en 2005.
Présentation
“Bunker Paradise“: Dans sa villa de banlieue, dénommée ‘le Bunker’, John Deveau ne fait rien d’autre que la fête. Trentenaire richissime, John est une sorte de cancre pervers, lucide et sarcastique. Il semble fasciner tous ceux qui l’entourent: David, son fidèle second, Laetitia, sa mystérieuse fiancée, et Jay, le fournisseur de substances illicites. Mimmo, lui, est un jeune homme fauché qui s’accroche au rêve d’être célèbre. Le jour il court les castings, la nuit il est chauffeur de taxi. La rencontre fortuite entre Mimmo et cette bande de nantis-à-vie va transformer son existence…
Olivier Masset-Depasse (1971)
Dès ses premiers courts métrages, Olivier Masset-Depasse filme des personnages féminins déterminés et prêts à tout pour atteindre leurs buts. “Cages” (2006), son premier long-métrage, relate une passion amoureuse destructrice. “Illégal“, son deuxième long-métrage, est un manifeste contre la rétention en centres fermés et l’expulsion des personnes entrées irrégulièrement sur le territoire belge.
Présentations
“Cages”: Eve et Damien forment un couple très amoureux depuis longtemps. Leur vie est belle et intense au bord de l’Océan Atlantique. Jusqu’au jour où tout bascule. Eve est victime d’un accident de la route. Si les blessures physiques s’estompent vite, un traumatisme psychologique persiste et lui ôte la faculté de parler. Aucun traitement n’est fiable et Eve se retrouve prisonnière de son mutisme. Son couple s’essouffle, car, pour la première fois, Damien ne la suit pas, ne la comprend pas. Incapable d’entendre ses silences, il s’éloigne jusqu’à trouver du réconfort dans les bras d’une autre. Eve ne le supporte pas. Elle veut se battre, lui prouver qu’elle peut changer, qu’elle peut redevenir comme avant. Eve est prête à tout pour sauver leur amour… Jusqu’où ira-t-elle ?
“Illégal”: Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n’échappera pas pour autant aux menaces d’expulsion.
D’autres cinéastes néerlandophones
Roland Verhavert (1927)
Critique de cinéma, réalisateur, scénariste et producteur, Roland Verhavert est surtout connu pour avoir coréalisé, en guise de premier film, “Les mouettes meurent au port” (1955), l’un des films les plus importants du cinéma belge des années 1950 (voir supra).
Parmi ses réalisations ultérieures, on peut citer, “Het afscheid” (L’Adieu)(1966), adapté du livre du même nom du romancier flamand Ivo Michiels
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue néerlandaise au 20ième siècle“” data-original-title=””>, “Rolande met de bles” en (1972) d’après le roman homonyme d’Herman Teirlinck, ou encore “Le Conscrit” (1973), d’après une nouvelle de l’écrivain flamand Henri Conscience datant de 1850, époque où l’on tirait au sort le nom des jeunes belges qui devaient partir au service militaire pour de très longues années. En 1989, il réalise “Borenpsalm” (Psaume paysan), sa seconde adaptation d’un roman de Felix Timmermans
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue néerlandaise au 20ième siècle“” data-original-title=””> (après “Pallieter”), qui est une chronique du monde paysan entre 1875 et 1910. Il a adapté également le roman de Georges Rodenbach, “Bruges la morte“
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “Arts et Sciences au 19ième siècle“” data-original-title=””>, “Brugge, die stille” (1981).
Présentations
“Het afscheid”: Coupé de son passé, pulvérisé par l’horreur de la guerre, un homme cherche un nouveau départ et un nouveau sens dans un monde irrémédiablement autre. La guerre et l’après-guerre l’empêchent de retrouver sa jeunesse. Il embarque sur un bateau et ne parvient pas à se résigner à se séparer de sa famille.
“Le Conscrit”: Le conscrit raconte l’histoire de Jan Braems, un paysan appelé sous les drapeaux et de sa fiancée Katrien.
Harry Kümel (1940)
L’œuvre d’Harry Kümel est imprégnée par l’érotisme et le fantastique. On y sent aussi son intérêt pour la littérature et la peinture.
Il est surtout connu pour sa version de “Malpertuis” (1972), avec Orson Welles, une adaptation du roman fantastique de Jean Ray
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature du 20ième siècle en langue française“” data-original-title=””>. On lui doit également, entre autre, “Monsieur Hawarden” (1968), “Les Lèvres rouges” (1971), une variation érotique sur la thématique des vampires dans un palace ostendais, “De Komst van Joachim Stiller” (1976), une adaptation du roman (appartenant à la veine du réalisme magique) d’Hubert Lampo
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La littérature belge en langue néerlandaise au 20ième siècle“” data-original-title=””>, ainsi que “Het verloren paradijs” (1978), ‘un film sur la réalité belge, sur la politique de clocher et la corruption à grande échelle’. En 1991, il réalise “Eline Vere“, une adaptation académique d’un roman de l’écrivain néerlandais Louis Couperus, qui offre au cinéaste l’occasion d’évoquer, dans tout son lustre, la vie à la fin du 19è siècle à La Haye (aux Pays-Bas) et Bruxelles
” data-placement=”top” data-content=” “L’œuvre du cinéaste flamand Harry Kümel”, Septentrion. Jaargang 23. Stichting Ons Erfdeel, Rekkem 1994 ” data-original-title=””>.
Présentations
“Malpertuis“: Le jeune marin Yann revient de mer à Anvers. Il est suivi par des hommes mystérieux et suit une femme dans une taverne. Yann se réveille dans son lit à Malpertuis, la demeure familiale. Son oncle Cassave se meurt, et appelle toute la famille et tous ses familiers autour de lui pour leur faire part de ses dernières volontés. Il charge Yann de poursuivre son œuvre, précisant que sa cousine Euryale est liée à lui. Après la mort de Cassave, des phénomènes étranges commencent à se manifester…tout se charge de folie.
“Monsieur Hawarden“: Au milieu du 19ème siècle, une jeune aristocrate venue s’installer à Spa, dans la campagne belge, se fait passer pour un homme.
“Les Lèvres rouges“: Les jeunes mariés Stefan et Valérie rentrent en Angleterre en wagon-lit. Leur train se trouvant bloqué, ils descendent dans un grand hôtel désert à Ostende. Le soir venu, une énigmatique comtesse et sa suivante, Ilona, entrent dans l’établissement. Le réceptionniste reconnaît la femme, déjà venue il y a quarante ans. Cette dernière n’a pas pris une ride.
“Het verloren paradijs”: Film qui traite de la corruption à propos de la construction d’une autoroute qui passera soit à travers le ‘paradis’ du châtelain bourgmestre Benjamin Rolus, soit à travers le centre du village.
“Eline Vere“: Le film raconte l’histoire d’une jeune femme qui étouffe sous la médiocrité des conventions sévères et le pseudo-bien-être extérieur de son milieu bourgeois.
“L’avènement de Joachim Stiller”: Ce film raconte de quelle manière Freek Groeneveld et Simone Marijnissen tombent sous l’emprise mystérieuse de Joachim Stiller, un homme étrange, qui, chaque fois sous une apparence différente, influence leur vie. Petit à petit, il devient clair que les supposées mauvaises intentions de Stiller ne sont en fait rien de moins que les actes voulus d’un personnage messianique.
Paul Collet (1941) et Pierre Drouot (1943)
A la fin des années 1960, deux jeunes cinéastes, Paul Collet et Pierre Drouot
” data-placement=”top” data-content=” LOUISA, EEN WOORD VAN LIEFDE & L’ÉTREINTE Paul Collet & Pierre Drouot, 1972
Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009″ data-original-title=””> vont souffler un vent juvénile sur le langage cinématographique. Entre 1966 et 1975, ils vont réaliser ensemble quatre longs métrages qui, chacun à leur façon, expriment sans frein l’époque qu’ils vivent et dans lesquels la provocation sera au rendez-vous.
Leurs premiers films ne manqueront pas de faire scandale. Avec “Cash? Cash!” (1967), tourné avec des amis au lendemain de leurs études, ils entendent prouver qu’il est possible de mettre sur le marché un produit original malgré un minimum de moyens. La provocation est aussi au rendez-vous avec leur film “L’étreinte” (1968), qui dépeint un riche parvenu qui donne libre cours à ses fantaisies érotiques et finit par en être la victime. La thématique osée combinée à un angle psychologique était d’une nouveauté jamais vue pour l’époque. Ce film va connaître un succès international.
Après ces débuts “corsés”, Paul Collet et Pierre Drouot, vont tourner “Louisa, een woord van liefde” (1972) (“Louisa, un mot d’amour”) qui raconte l’histoire d’une aristocrate, brimée par un milieu social qui lui impose un fiancé, qui tombe amoureuse de deux bohémiens à la veille de la première guerre mondiale. Ce film, dans l’ère du temps au début des années 1970, est considéré à l’époque par de nombreux critiques comme le meilleur film du cinéma flamand.
Leur collaboration prendra fin en 1975, après le film “Dood van een non” (Mort d’une nonne), d’après le roman de Maria Rosseels publié en 1961, un roman catholique extrêmement populaire. Alors que dans leurs films précédents, le scandale vient de leur caractère érotique dans une Flandre catholique ; avec leur film “Mort d’une nonne“, la provocation tient au contraire au choix du sujet: traiter d’une question religieuse à une époque de moins en moins religieuse et alors qu’on est agnostique…
Présentations
“Cash? Cash!“: Le film tourne autour d’une bande de malfrats, engagée par un homme d’affaire pour prendre des photos pornographiques de la fille d’un concurrent qu’il veut discréditer. Mais lorsque l’un des membres du groupe est exclu de celui-ci, il décide de prendre sa revanche et pactise avec un nouveau complice.
“L’étreinte” :Un riche jeune homme soumet une jeune bonne naïve à ses fantaisies érotiques et se retrouve bien dépité lorsqu’à la fin du film, le rapport de force se retrouve inversé.
Marc Didden (1949)
Le film le plus connu de Marc Didden est “Brussels by Night” (1983), film en partie auto-biographique. Il reflète, tout comme le suivant, “Istanbul” (1985), l’indécision, la perte de soi dans une aventure nihiliste, la destruction d’autrui suivie de la rédemption salvatrice tracée par un itinéraire en forme de chemin de croix. Il y est question de rencontres fortuites, d’errance, d’incommunicabilité entre les sexes. Les personnages, habités par la douleur, sont fermés sur eux-mêmes
” data-placement=”top” data-content=” Revue Cinéma, n° 319-320, août 1985, p. 12″ data-original-title=””>. Dans les années qui vont suivre, il va réaliser “Sailors Don’t Cry” (1988), “Mannen Maken Plannen” (1993) et “Bruxelles mon amour” (2001).
Présentations
“Brussels by Night”: La vie de Max dans ses errances nocturnes à travers Bruxelles. Il y rencontre trois personnages, qui servent de caisse de résonance à ses sentiments de désarroi: un ancien compagnon de travail, Alice la serveuse et Abdel le conducteur de tram marocain.
“Istanbul“: Un curieux Américain, au passé chargé, rencontre un étudiant sans le sou lors d’un voyage en Europe et lui propose un kidnapping …
“Sailors Don’t Cry“: Alors qu’il a abandonné sa femme à la naissance de leur fils, un marin revient vers eux pour découvrir que Hilde et l’enfant vivent avec un autre homme
“Bruxelles mon amour“: La vie dans le Quartier Européen vue par trois personnages très différents les uns des autres.
Dominique Deruddere (1957)
Le cinéaste Dominique Deruddere
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009″ data-original-title=””> a une carrière atypique et internationale. Il fait ses débuts comme réalisateur, en 1987 avec “Crazy Love“, film qui raconte l’initiation et la trajectoire amoureuse en trois parties d’Harry Voss, depuis son adolescence jusqu’à l’âge adulte. En réalité, ce premier film est composé de trois courts métrages basés sur des récits de Charles Bukowski. En 1989, il s’expatrie ensuite aux Etats-Unis le temps d’un film: “Bandini”, une chronique d’enfance douce-amère, d’après le roman de l’Italo-Américain John Fante.
En 2001, il retourne aux Etats-Unis pour défendre “Everybody famous”, nominé dans la catégorie du Meilleur Film étranger aux Oscars. En racontant cette histoire qui prend peu à peu des allures de polar, Dominique Deruddere dresse un portrait critique des médias et de la société qu’ils façonnent. Comédie de mœurs, description sociale, satire de l’univers mensonger de la télévision se combinent ainsi dans ce film qui conduit à une réflexion sur la fascination pour le monde du spectacle et de l’artifice
” data-placement=”top” data-content=” Les.
Il a également réalisé “Suite 16″ (1994), “Hombres complicados” (1997), “Pour le plaisir” (2004), “De Bloedbruiloft” (Lune de guerre) (2004) et “Firmin” (2006).
Présentations
“Bandini“: Rocklin, Colorado, 1928. Arturo Bandini est un garçon de 12 ans, passionné de base-ball. Pendant l’hiver, Svevo, le père d’Arturo, pert son emploi de maçon et les temps deviennent difficiles pour cette famille d’émigrés italiens. Un travail auprès d’une riche veuve, Mme Hildegarde, apporte du réconfort au foyer, mais Maria, l’épouse de Svevo, le chasse, n’écoutant que les rumeurs qui vont bon train au sujet de Svevo. La mort de Rosa, amour d’Arturo, fera grandir le jeune garçon, qui cherchera désormais à réunir la famille Bandini…
“Everybody famous“: Jean Vereecken est un ouvrier belge de quarante ans, à la vie morne, et dont la fille Marva passe le plus clair de son temps à imiter des stars de la chanson. Celle-ci participe sans grand succès à des concours de chant. Willy, un jeune collègue de Jean, rêve lui aussi d’une autre vie, faite de richesse et de gloire. Mais lorsque l’usine, qui fait vivre la région, annonce sa fermeture, leur univers s’écroule. Déterminé à faire accéder Marva à la plus haute marche du podium, Jean organise l’enlèvement de la célèbre chanteuse Debbie et embarque Willy dans l’aventure. Michael, l’agent de la vedette, s’aperçoit qu’il a affaire à des amateurs et propose un marché à Jean: il fera de sa fille une star à condition que celui-ci garde Debbie en otage pendant un certain temps.
“Suite 16″: Un jeune escroc se lance à la poursuite d’autres malfrats et se retrouve face à un manipulateur en chaise roulante…
“Hombres complicados“: Roger Declerq, un homme d’affaires au bord de la ruine voit dans la mort de sa mère une manière d’éponger ses dettes. Mais son frère Bruno entend garder l’argent de l’héritage pour offrir à sa mère des funérailles décentes.
“Pour le plaisir“: Dans une petite ville du Nord, François, le garagiste, va consulter Vincent, le psy. À la question posée: «Ma femme me dit qu’elle ne peut prendre du plaisir qu’avec les assassins. Pas de crime. Pas d’orgasme. Que dois-je faire, Docteur ?». La réponse du praticien est simple: «Entrez dans son fantasme. Inventez-vous un crime !» Le seul problème, c’est qu’au moment où le garagiste s’accuse d’un meurtre auprès de sa femme, un homme est réellement tué à proximité du garage. Et pas n’importe qui: Maurice Weckmann, une brute épaisse dont personne n’osait débarrasser la ville. Alors, François, le garagiste, celui que tout le monde envie parce qu’il a la plus belle femme de la région, devient une star locale. Mais a-t’il réellement tué Maurice Weckmann ? Ou bien est-ce Jean, son mécanicien ?
“De Bloedbruiloft”: Pour les mariés Sophie et Mark le proverbe “jusqu’à ce que la mort nous sépare” a une signification sinistre dès le jour de leur mariage. Hermann Walzer, le riche père de Mark, veut à tous prix acquérir le domaine où se tient la fête de mariage. Toutefois, au grand mécontentement de Walzer, le propriétaire et cuisinier Franz Berger, n’est pas intéressé. Au repas une mauvaise entrée fait déborder les esprits et perturbe la fête. Le domaine idyllique se transforme en une forteresse assiégée où la violence entre les deux adversaires prend de plus en plus d’ampleur.
“Firmin”: En 1979 Firmin Crets, un ancien boxeur, avait une liaison passionnelle avec Germaine. Cette relation s’est finie brusquement quand Firmin l’a accusée d’avoir une relation amoureuse avec Freddy White, son principal concurrent. Quelques années plus tard, Germaine est de retour à Belgique..
Raoul Servais (1928)
Figure importante du cinéma d’animation au niveau mondial, Raoul Servais
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009
cinema.forum-easy.com – Raoul Servais” data-original-title=””> fait partie des défenseurs de l’animation dans le monde du cinéma, de ceux qui ont exploré l’interstice minime entre réalité et dessin. Tout au long de son parcours, il va s’essayer à diverses expériences, visant à faire s’interpénétrer le dessin animé et le monde réel.
Il n’a aucune expérience du long métrage lorsqu’il tourne en 1994, “Taxandria”, film en vues réelles utilisant parfois l’animation. Les personnages réels sont intégrés dans des décors dessinés par François Schuitten
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “La bande dessinée“” data-original-title=””>. Taxandria raconte l’histoire d’un pays dictatorial où “la notion du temps doit disparaître: les dictateurs estiment que les animaux sont plus heureux que les hommes car ils ne pensent jamais au passé ni n’anticipent l’avenir, donc leur mort. Ils ne ressentent ni nostalgie ni crainte. C’est la dictature du présent éternel”. Toute allusion au passage du temps est interdite. Après cette réalisation, Raoul Servais retournera à son genre de prédilection, le court métrage.
A propos des thèmes qu’il aborde, il déclare notamment: “Les sujets que je traite sont variés, mais leur préoccupation commune c’est l’être humain, ses aspirations de liberté, de paix, de justice. J’ai toujours voulu souligner les dangers qui menacent la race humaine. Malgré les multiples remaniements du scénario de Taxandria, le message de mon film a été préservé: une mise en garde contre l’intolérance et l’idéologie autoritariste”
” data-placement=”top” data-content=” Interview de.
Présentation
“Taxandria”: Un jeune prince, condamné à réviser ses examens dans un palace au bord de la mer sous la férule de son précepteur, s’ennuie. Il est très attiré par le phare au bout de la plage. N’y tenant plus, il fugue et rencontre Karol, le gardien misanthrope qui soigne les oiseaux blessés trouvés sur la plage. Karol va ouvrir au jeune prince les portes de l’imaginaire et du rêve en lui faisant découvrir une ville mystérieuse, hors du temps, Taxandria, le royaume de l’éternel présent.
Stijn Coninx (1957)
L’œuvre cinématographique de Stijn Coninx est marquée par la grande diversité des genres ainsi que le succès remporté auprès du public et de la critique.
Après avoir notamment réalisé deux “farces”, “Hector” (1987) et “Koko Flanel” (1990), Stijn Coninx va changer radicalement de style avec son film “Daens” (1992). Inspiré du livre de l’auteur flamand Louis Paul Boon, ce film va marquer un tournant décisif dans la carrière de Stijn Coninx et va être nominé aux Oscars en 1993.
Vont suivre ensuite “Licht” (1998), une histoire d’amour intimiste et deux autres films qui vont, tout comme “Daens“, accorder une place importante à la religion. “Verder dan de maan” (“Au-delà de la lune”)” (2003) est un (mélo)drame familial tiré d’un roman partiellement autobiographique de la néerlandaise Jacqueline Elskamp. Outre raconter la fin de l’enfance de la petite Caro, dans une famille de paysans, tyrannisée par un père alcoolique, le film interpelle sur de nombreux problèmes inhérents à la vie en société: coexistence (dans ce cas-ci entre catholiques et protestants), tolérance, place du pouvoir, de la religion, résistance au changement. “Sœur Sourire” (2009), quant à lui, dresse un portrait nuancé d’une jeune religieuse qui, à la faveur d’une chanson, va devenir une star (éphémère). Dans le climat contraignant des années 50, cette jeune fille va se rebeller au nom d’une soif d’idéal que ses proches en particulier ne vont pas comprendre.
Son dernier film, “Marina“, est basé sur l’histoire de Rocco Granata, un chanteur italo-belge devenu célèbre dans le monde entier avec son tube “Marina“. Il a pour toile de fond, l’émigration italienne vers le Limbourg dans les années 1950.
Présentations
“Hector”: Hector suit un traitement contre la variole dans un orphelinat. Ses parents ne sont jamais venus le chercher. Trente-cinq ans après, il y vit toujours, entouré d’enfants. Une tante, Ella Mattheusen, se souvient de son existence et l’emmène afin qu’il aide son mari, Achille, dans sa boulangerie. Hector démontre ses compétences par des inventions inattendues et contribue à ce que Jos, le fils d’Achille, réalise son rêve de devenir champion cycliste.
“Koko Flanel“: Une comédie populaire et “bon enfant” ayant pour personnage principal un célibataire à la recherche d’une épouse, et qui devient une star involontaire de la mode.
“Daens“: Belgique, à la fin du 19ème siècle. Las de sa carrière de professeur, le prêtre Adolf Daens retourne chez son frère, Pieter, imprimeur d’un journal à Alost, où l’industrie connaît un essor foudroyant. Pour cet homme passionné, le spectacle des conditions de vie des ouvriers est intolérable. L’église, liée au patronat, accepte sans broncher la situation. Daens suit avec intérêt le développement des luttes sociales et épouse la cause des ouvriers. Il devient peu à peu témoin puis acteur des bouleversements qui marquent la naissance de l’ère industrielle. Ses articles provoquent la colère de la bourgeoisie, en particulier de Charles Woeste, et de l’Eglise…
“Licht“: Ellen Vanderlaan est une jeune femme intelligente. Elle vient d’obtenir son diplôme et le monde lui sourit. Tout est possible maintenant…Elle décide de passer 6 mois au pôle Nord (Spitsberg) auprès d’un trappeur, Lars, qui vit seul au bout du monde. Ellen se rend rapidement compte que le Spitsberg est un de ces endroits où la Nature règne. Elle comprend qu’elle devra s’adapter à cette Nature souvent cruelle afin de survivre. De plus, Lars ne correspond pas vraiment à l’image romantique du trappeur esseulé au sein du grand froid…
“Verder dan de maan“: Dans le cadre d’apparence sereine d’une campagne hollandaise, un village est secoué par le conflit entre catholiques et protestants. La maladie qui a dévasté le cheptel porcin de Mees et de sa famille est jugée comme le juste châtiment que ces catholiques méritent. A l’époque de la libération de la femme, de la pilule contraceptive et du premier pas sur la lune, à l’époque où le rêve veut devenir réalité, Caro, enfant naïve va voir sa boîte à trésors se lézarder. Entre un père désespérément infantile et alcoolique et une mère foncièrement rédemptrice, Caro va devoir faire des compromis.
“Sœur Sourire”: Jeannine Deckers, alias “Sœur Sourire”, est devenue un mythe international avec ses deux millions d’albums vendus en 1963 et cette chanson “Dominique”, qui a plané au-dessus des Beatles ou d’Elvis Presley dans les hit-parades du monde entier. Mais qui était réellement “Sœur Sourire” ?
“Marina“: Italie 1948. Rocco, 10 ans, grandit dans un charmant, mais pauvre, village de montagne en Calabre. Jusqu’au jour où, Salvatore son père, décide d’aller chercher ailleurs un avenir meilleur pour sa famille. Il part pour la terre promise, la Belgique. Il espère, en peu de temps, pouvoir gagner beaucoup d’argent en travaillant dans les mines de charbon et ensuite, retourner au pays natal. Mais, très vite, il fait venir sa famille à Waterschei. Le jeune Rocco est propulsé au rang d’émigré avec toutes les conséquences que cela implique. La triste région des mines du Limbourg, les hivers glaciaux, le racisme, la langue et la culture étrangère mettent un frein à la joie de vivre du petit garçon. Rocco veut, comme les autres enfants, devenir quelqu’un et faire quelque chose de sa vie. Il cherche, contre l’avis de son père, sa voie dans la musique et l’amour et écoute les battements de son cœur pour réaliser son rêve.
Frank Van Passel (1964)
À côté de son travail de producteur, Frank Van Passel a réalisé plusieurs court-métrages et différents long-métrages: “Manneken Pis” (1995), remarqué au Festival de Cannes, “Villa des roses” (2002), une adaptation d’un classique de la littérature flamande de Willem Elsschot. Plus récemment, il a réalisé des séries de fiction pour la télévision et, en 2011, le film “Madonna’s Pig“, co-écrit par Marc Didden.
Autant de récits qui ont comme personnages centraux des gens ordinaires: “J’aime parler des petites gens et de leur vulnérabilité, raconter leurs histoires à d’autres gens ordinaires. Je ne suis pas un cinéaste de héros”
” data-placement=”top” data-content=” Cinéma «Villa des Roses», du Belge Frank Van Passel, avec Julie Delpy, est sur les écrans.
Présentations
“Manneken Pis“: Harry, seul, a survécu à l’accident de voiture qui a tué les siens. Adulte, arrivant à Bruxelles, il trouve un emploi dans un restaurant. Il fait la connaissance de Jeanne, qui conduit le tramway qu’il utilise tous les jours. Ils habitent dans le même immeuble, géré par Denise, une gardienne aux manières excentriques et rudes. Mais Harry hésite à s’engager…
“Villa des roses“: Une jeune et jolie Française, Louise Créteur, se présente comme bonne à la ‘Villa des Roses’, une vieille pension située au cœur de Paris. L’arrivée de Louise représente un agréable changement dans la routine quotidienne des pensionnaires, un mélange de petits bourgeois et d’aventuriers fatigués. L’un après l’autre, les pensionnaires masculins cherchent à séduire la nouvelle bonne, et parmi eux Richard Grünewald, un jeune homme affable et dont les tentatives d’approche sont plus subtiles et mieux intentionnées. Mais le drame n’est pas loin…
“Madonna’s Pig“: Au plus profond du Westdiep se trouve le minuscule village de “Madonna”. Petit village dépeuplé, à peine de la taille d’une tête d’épingle, mais partagé par des querelles internes. La routine quotidienne de ce village est gravement perturbée par un conflit entre un pompier gréviste, un bourgmestre lubrique, un curé nerveux et une institutrice intrigante… Tony Roozen et Porki (un porcelet robotisé) débarquent dans cet étrange village des polders suite à une panne de voiture. Provisoirement hébergé par l’institutrice du village, Maria Glorie, et sa vieille arrière-grand-mère, Tony doit immédiatement rebrousser chemin et quitter cet endroit s’il veut sauver son couple. Mais les habitants du village n’ont absolument pas l’intention de l’aider à retrouver le “monde civilisé” car ils ont d’autres soucis en tête comme le référendum tout proche pour déplacer la statue de la Madone. Il y a aussi Prosper, mort sur le front, qui erre encore et toujours dans le village depuis la première guerre mondiale en chantant joyeusement…
Erik Van Looy (1962)
Erik Van Looy
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009″ data-original-title=””> tourne en 1993 “Ad Fundum” où il cible les baptêmes estudiantins, souvent vulgaires et parfois avilissants. Ce film est un galop d’essai pour le suivant, “Shades” (1999), dans lequel Mickey Rourke joue le rôle d’un metteur en scène hollywoodien sur le retour. Celui-ci est engagé pour tourner un film sur la vie d’un tueur en série. Vont suivre ensuite “De zaak Alzheimer» (2003) (La Mémoire du tueur), adaptation du roman policier (du même nom) de Gef Geeraerts et un autre film policier, “Loft” (2008).
Présentations
“Shades“: A Anvers. on fait un film belgo-américain intitulé ‘Shades’ et inspiré par la vie d’un illustre tueur en série belge, Freddy Lebecq. Lors du tournage, la vedette principale du film, l’Américain Dylan Cole (qui interprète le rôle de Lebecq), se dispute avec le metteur en scène Paul S. Sullivan, un quinquagénaire, ancienne légende hollywoodienne oubliée. Paul veut faire un film stylisé mais brutal sur la décadence de la nature humaine ; pour Dylan par contre, le cas Lebecq est le résultat d’un système pénitentiaire répressif et inconséquent, qui a transformé un petit bandit en un monstre sanguinaire. Le producteur belge Max Vogel, qui a plus d’un tour dans son sac et qui a donné le rôle féminin principal à sa maîtresse très sexy, Michelle Miller, doit faire face à de nombreux problèmes: financiers, émotionnels (avec Michelle), professionnels (tension entre l’acteur principal et le metteur en scène, la révolte de l’équipe de tournage) et juridiques (les droits d’auteur). Le producteur, le metteur en scène et l’acteur principal sont inquiétés par des menaces de mort. Le tournage du film est à la une, surtout quand le vrai Lebecq s’en mêle. Suite à une overdose de drogues et d’alcool, l’acteur principal doit interrompre le tournage. Bref, le tournage devient de plus en plus survolté…
“De zaak Alzheimer»: Un tueur à gages découvre qu’il est manipulé. Comme il souffre des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer, il décide d’utiliser la police pour qu’elle l’aide à éliminer ceux dont il va bientôt oublier les noms…
“Loft“: Cinq hommes mariés partagent dans le plus grand secret un loft où ils reçoivent leurs maîtresses en toute tranquillité. Un arrangement parfait, jusqu’à ce matin d’hiver où ils découvrent le cadavre d’une jeune femme nue…
Jan Verheyen (1963)
Les films réalisés par Jan Verheyen
” data-placement=”top” data-content=” Retour aux affaires pour Jan Verheyen avec Het Vonnis par Aurore Engelen
filmfreak.be – Jan Verheyen” data-original-title=””> connaissent généralement un large succès. Parmi ceux-ci, on peut citer les thrillers “Alias” (2001) et “Dossier K.” (2009), adaptation d’un roman de Jef Geeraerts. Dans un tout autre genre, on trouve “Team Spirit”(2000), “Buitenspel” (Gilles 2005), co-réalisé avec Pieter van Lees, et “Zot van A” (Dingue de twa 2009), une comédie romantique chorale. Outre ces films commerciaux, il a également réalisé “Alles moet weg” (Tout doit partir 1996), un road-movie tiré d’un roman Tom Lanoye
” data-placement=”top” data-content=” Voir fiche “Les écrivains en langue néerlandaise du 20ième siècle”” data-original-title=””>et “Los” (Détaché 2008), basé sur le roman éponyme de Tom Nagels, un film léger qui aborde des sujets sérieux, comme le racisme.
Présentations
“Alias” : Lors d’une sortie à Gand, Eva et Patti sont les témoins de la défenestration d’une jeune fille nue. Il y a même plus: Eva a tout capturé à l’aide de sa caméra digitale. En chemin vers la gare, elles sont approchées par Dieter, qui leur propose d’aller boire un verre. Eva se sent très attirée par lui, et passe la nuit auprès de lui. Quelques jours plus tard, il débarque chez elle, intéressé par la cassette digitale.
“Dossier K.”: La mort d’un membre de la mafia albanaise provoque une redoutable guerre des gangs dans les rues d’Anvers. Les inspecteurs Erik Vincke et Freddy Verstuyft sont chargés de mettre un terme à cette violence…
“Team Spirit”: Depuis dix ans déjà, six amis se retrouvent tous les dimanches pour partager leur passion commune: le foot. Mais avec le temps qui passe, les problèmes privés de chacun d’eux finissent par passer avant ce qui se passe sur le terrain. Les différences entre ces amis deviennent de plus en plus flagrantes et génèrent même quelques tensions de plus en plus palpables. Quelques jours avant le 500e match de l’équipe qu’ils forment, tout va exploser, les amenant à mieux se connaître.
“Buitenspel”: Gilles, douze ans, rêve de devenir joueur de foot professionnel et de jouer comme Diable Rouge au Stade Roi Baudouin. Son père Bert le soutient: il n’est pas seulement son plus grand supporter, il est aussi son entraîneur personnel et est prêt à tout pour son fils. Mais Bert meurt brutalement et non seulement Gilles perd son père, son ami, son supporter, son coach mais en plus, sa mort entraîne de sérieux problèmes financiers…”
“Zot van A”: Anna est séparée de Bruno suite à une aventure de celui-ci avec l’institutrice de leur fils Boris. Son tout jeune amant ne constitue guère qu’un dérivatif provisoire… Par contre, le couple formé par Arno et Lydia, la meilleure amie d’Anna, a tout du mariage de rêve. Encore que? Chez Alain et Fred tout est sucre et miel, sérénade au clair de lune. Ils sont sur le point de se marier…. à moins que la fête n’ait pas lieu. Astrid, la sœur d’Alain, travaille dans une boutique de bijoux et espère jour après jour trouver son prince charmant devant la porte. Les avances de Paul, le célibataire le plus convoité du pays, elle ne les voit pas, malheureusement… Enfin il y a Annette. Tandis qu’elle cherche un Saint-Nicolas disparu, elle se découvre elle-même en même temps que l’amour. ‘Dingue de TwA’ est un film sur les hommes, les femmes, les pères, les mères, les fils, les filles, et l’amour. Car l’amour est partout. Mais l’amour, c’est comme Saint-Nicolas. Il faut y croire, sinon ça ne marche pas.
“Los”: Tom, un jeune journaliste veut s’installer avec sa compagne. Au même moment, il croise la route de Nadia, une ravissante demandeuse d’asile. Cette rencontre va complètement chambouler la vie de Tom.
Hans Herbots (1970)
Les films de Hans Herbots appartiennent à différents genres: Drame social, policier, comédie, film d’action…
Son film “Omelette à la flamande” (1995) est une parodie politique. “Falling” (2001), une adaptation d’un livre d’Anne Provoost, est un intime portrait de la jeunesse. “Verlengd weekend” (Weekend prolongé 2005) traite, quant à lui, du sort de deux travailleurs dans le contexte de la fermeture de leur usine. Tout autre est le genre de “Windkracht 10: Koksijde Rescue” (Force 10: SOS Coxyde 2006), le plus spectaculaire film d’action tourné en Flandre.
Enfin, dans “Bo» (2009), une adaptation de “Het Engelenhuis” (La Maison des anges) de l’écrivain flamand Dirk Bracke, il aborde, outre les questions de la prostitution et du trafic des êtres humains, celle de l’absence du père et des tiraillements dans la famille.
Présentations
“Omelette à la flamande”: Un industriel hollandais à l’idéologie particulière finance une armée de mercenaires qui tente brutalement d’annexer la Flandre aux Pays-Bas. Les soldats de “Lumière Orange” envahissent notre pays. Ce conflit armé est observé avec inquiétude par les Nations Unies et la chaîne d’informations spéciales américaine TNW a déjà un correspondant sur place. Cachée dans sa maison, Maria de Pauw (73 ans) suit les événements.
“Falling“: Lucas, un adolescent étourdi, est obligé de se rendre à contrecœur dans le sud de la France, dans la maison de son grand-père qui vient de décéder. Le lieu est loin d’être captivant par rapport à la vie nocturne de Londres. Pour la première fois depuis des années, Lucas revoit son amie de jeunesse Caitlin et ils tombent amoureux. Peu à peu elle confronte Lucas au passé mystérieux de son grand-père. Lucas fait également la connaissance de Benoît, un homme qui lui procure un peu de distraction dans la petite ville morne. De plus en plus, Lucas s’implique dans les activités d’extrême droite de Benoît. Un accident tragique remet en question toute leur relation.
“Verlengd weekend”: Deux travailleurs licenciés prennent en otage leur ancien patron dans sa propre maison. Le duo a élaboré ce plan afin d’obtenir une indemnité de licenciement pour eux-mêmes et pour les autres victimes, mais rien ne se déroule comme prévu…
“Windkracht 10: Koksijde Rescue“: Le haut commandement des armées belges organise une importante réception. C’est un moment important pour le général Cassiman dont l’efficacité est appréciée de tous. Mais un homme se comporte de façon déplacée et gâche la fête. Il s’agit de Rick Symons. Malgré ses excellents états de service, ce plongeur est sanctionné par sa hiérarchie exaspérée. Muté sur la petite base de Coxyde, au sein de la 40e Escadrille, Rick se lie d’amitié avec l’équipage du «Seaking» et découvre, amusé, que la belle Alex Breynaert, le médecin qu’il a outrageusement importunée lors de la réception, y travaille aussi. Mais l’arrivée à Coxyde est pour Rick l’occasion de se confronter à son passé. Un an et demi auparavant, son ami Koen a subi un dramatique accident de plongée. Rick se sent coupable…
“Bo»: Déborah, 15 ans, veut s’échapper de l’existence étouffante du Linkeroever. Sous l’insistance de Jennifer, 18 ans, elle plonge dans la vie nocturne d’Anvers. Quand elle découvre que Jennifer travaille comme escorte girl, Déborah est excitée par ce qui lui semble être une manière facile de gagner beaucoup d’argent. Sous le pseudonyme de Bo, elle fait la connaissance d’un monde pour lequel elle n’est visiblement pas encore prête et se trouve prise dans la spirale descendante de l’argent, de la drogue, des passes rapides et finit par se retrouver dans un centre fermé pour jeunes délinquants. A partir de ce jour, elle ne peut plus compter que sur elle-même pour sortir de cette spirale infernale.
Lieven Debrauwer (1969)
Réalisateur de courts métrages, Lieven Debrauwer
” data-placement=”top” data-content=” Jan Temmerman, , va également réaliser deux longs métrages qui vont tous deux connaître un important succès: “Pauline & Paulette” (2000) et “Confituur” (2004), films intimistes et émouvants qui mettent en scène des personnes âgées. Pour le réalisateur, ce choix “s’explique surtout par le fait que, quand je pénètre chez de vieilles gens, je suis toujours intrigué par toute la charge de passé que révèlent leurs intérieurs. Ils regorgent de renvois à des temps révolus. Et ça m’a toujours fasciné.“.
Dans ses œuvres, qui se déroulent dans une atmosphère de village et où l’on trouve beaucoup de gens “ordinaires”, Lieven Debrauwer veut observer et faire observer, compatir et faire compatir. Il veut revenir à l’essence de l’homme, raconter des histoires de tous les jours qui finissent pourtant par s’avérer bien singulières.
Présentations
“Pauline & Paulette“: Pauline, une femme de 66 ans qui ne sait ni lire, ni écrire, habite dans un village flamand entre Bruxelles et la côte belge. C’est Martha, sa sœur aînée, qui s’occupe d’elle depuis la mort de leurs parents. Mais un jour, Martha décède à son tour. Celle-ci a laissé un testament: l’argent récolté de la vente de sa maison ainsi que son héritage iront à celle de ses deux autres sœurs qui s’occupera de Pauline. Cependant, ces deux dernières se montrent réticentes à l’idée d’avoir celle-ci à charge. Pauline est folle d’admiration pour Paulette. Mais Paulette se veut insensible et s’épuise à renvoyer sa sœur qui, sans cesse, vient la trouver au magasin. Pauline parviendra-t-elle à convaincre Paulette de l’aimer ?
“Confituur“: Tuur le cordonnier et sa femme Emma doivent célébrer leur anniversaire de mariage. La famille et le village tout entier font la fête avec eux. Etrangement, Tuur est ‘absent’ et semble ennuyé par cette fête. Le lendemain matin Emma se rend compte que Tuur a disparu. Il n’a pas dormi dans ‘son’ lit ! Tuur loge en fait au cabaret de sa sœur Josée et de son amie Odette, une chanteuse…
Felix Van Groeningen (1977)
Révélé au public international, avec “De Helaasheid der dingen” (“La Merditude des Choses” -2009), une adaptation du livre de Dimitri Verhulst, qui va être primée au Festival de Cannes, Félix van Groeningen a fait preuve, au fil de ses réalisations, d’un style très personnel. Après des films plutôt crus comme “Steve + Sky” (2004) et “Dagen zonder lief” (Des jours sans amour-2007), le ton devient tout autre dans “The Broken Circle Breakdown” (Alabama Monroe-2012), un mélodrame intense, plein de passion et de musique, qui va être primé dans différents festivals.
Présentations
“La Merditude des Choses“: Gunther Strobbe a 13 ans et une vie compliquée. Le jeune garçon partage le toit de sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Quotidiennement, il baigne dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante… Tout porte à croire qu’il subira le même sort, à moins qu’il ne parvienne à se “démerder” de là…
“Steve + Sky“: Steve, 23 ans, petit et musclé, est un gagnant qui craint de perdre. Sky a 22 ans ; elle est jolie, blonde, mesure 1m78, aime les banana splits et adore parler aux poissons. Si elle tombe amoureuse de quelqu’un, elle fait tout pour que ça marche. Selon elle, toutes les filles sont comme ça. Jean Claude se déplace en chaise roulante mais il ne se laisse pas pour autant marcher sur les pieds. Il travaille comme portier et a encore mis toute une équipe de rugby à la porte. Selon lui, l’habit ne fait pas le moine. Steve + Sky: leurs rêves se croisent et se heurtent. Ils font connaissance lors de l’inauguration du club pin-up de Jean Claude, près de la chaussée de Courtrai.
“Dagen zonder lief”: C’était de bons amis: deux filles et quatre garçons. Les filles s’appelaient toutes deux Kelly, il y avait la blonde et la noire ou une gentille et une méchante. Kurt et Frédéric étaient inséparables, Patrick faisait toujours les plus grosses bêtises et ils étaient souvent assis ensemble dans le café de Nick, le charmeur de la bande. Kelly, la noire, revient après quelques années passées à New York. La jeune fille pour laquelle chacun avait un faible réapparaît aussi soudainement qu’elle avait disparu… Entre-temps Frédéric est amoureux et forme des projets d’emménagement, Kurt vit avec Kelly la Blonde et ils ont ensemble un enfant, tandis que Nick est toujours aussi fêtard. Et Patrick? Il est décédé… Les amis d’avant sont à nouveau ensemble. Mais, ce n’est pas une vraie réunion. Les fêtes tournent en disputes, la spontanéité d’avant est maintenant forcée et tout ce qui n’existait plus est irrémédiablement perdu. Kurt abandonne femme et enfant, et ensemble ils entament un voyage de purification.
“The Broken Circle Breakdown“: Ce film raconte l’histoire d’amour entre Elise et Didier. Elle possède son propre salon de tatouage, lui joue du banjo dans un petit groupe. C’est l’amour au premier regard bien que tout les oppose. Il parle, elle écoute. Il est athée mais est aussi un incorrigible romantique. Elle porte une croix tatouée dans la nuque mais reste toujours les pieds sur terre. Quand naît leur fille Maybelle, leur bonheur est complet. Mais à 6 ans, Maybelle tombe gravement malade. Didier et Elise réagissent tout à fait différemment, mais Maybelle ne leur laisse pas le choix: ensemble, ils doivent se battre pour elle. Est-ce possible alors qu’ils sont si différents ? Ou l’amour les abandonnera-t-il au moment où ils en ont le plus besoin ?
Michaël R. Roskam (1972)
La carrière internationale de Michaël R. Roskam, auteur d’une série de courts métrages remarqués, a été lancée en 2012 avec une nomination à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour son film “Rundskop” (“Bullhead“/ “Tête de bœuf”-2011).
“Rundskop” démarre en trompe l’œil sur une fausse piste, celle d’un polar dans le milieu de la mafia des hormones en Belgique. Un décor inédit, froid et inhumain que Roskam délaisse peu à peu pour se concentrer sur son héros, Jacky, montagne de muscles au regard mi-clos qui passe son temps à s’injecter divers produits magiques. La virilité d’apparat de Jacky cache quelque chose, et le film fait un virage inattendu, du fait divers planté dans un coin paumé de Flandres à un récit mythologique dont Jacky est le dieu aux pieds d’argile
” data-placement=”top” data-content=” filmdeculte.com –. Innocence perdue, amitié et trahison sont au cœur de ce film “coup de poing”.
Présentation
“Rundskop“: Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, resurgissent.
Geoffrey Enthoven (1974)
Geoffrey Enthoven
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009, p. 50-53″ data-original-title=””> réalise son premier long métrage, “Les Enfants de l’amour” (2001), au départ d’un documentaire qu’il a fait concernant les enfants de divorcés. Ne pouvant, pour des raisons juridiques, utiliser les témoignages des personnes qu’ils souhaitaient inclure dans son film, il a décidé d’utiliser, dans le cadre d’une fiction, la matière qu’il avait acquise lors de ses recherches pour ce documentaire. Et c’est dans un style documentaire que ce film esquisse, un portrait poignant de six personnages, qui chacun de façon très personnelle, vivent leurs interrogations, leurs reproches, leur loyauté et leur affection.
En 2006, il réalise son second film, “Vidange perdue” qui va être suivi par “Happy Together” (2007), “The Over the Hill Band” (2009) et “Hasta la vista” (2011).
Ses films mettent souvent en scène des personnages qui sont à un moment clé de leur vie, voire dans une période de crise. Le rapport entre génération y est très présent et l’on retrouve, en particulier dans les premiers films, la fascination du réalisateur pour la vie de famille.
Au fil de ses réalisations, son ton a eu tendance à devenir plus léger.
Présentations
“Les Enfants de l’amour“: Les personnages centraux sont trois enfants. Michael, Winnie et Aurélie s’apprêtent comme chaque week-end à rendre visite à leurs pères respectifs. Après deux échecs maritaux, leur mère est à nouveau seule. Winnie a une relation très difficile avec son père et l’affection de son beau-père lui manque; Michael considère son père comme un héros et son beau-père comme la cause de tous ses problèmes. Aurélie, la plus jeune se fait une joie de revoir son père, mais elle ne comprend pas pourquoi cela ne peut se faire en compagnie de son frère et sa sœur.
“Vidange perdue»: Lucien est un alerte octogénaire opiniâtre. Au décès de son épouse, il refuse d’habiter plus longtemps chez sa fille Gerda. Il retourne dans sa propre maison. Mathilde, la robuste femme de son meilleur ami Felix, l’aide dans les tâches ménagères. Lucien et Mathilde entretiennent des relations intimes depuis de nombreuses années. Mais habiter seul ne va pas sans mal et cette situation est très pesante pour Lucien. La seule relation qui éclaire vraiment son quotidien est celle qui l’unit à sa petite fille Julie, de vingt printemps à peine. Mais celle-ci part à Paris dans le cadre d’un échange Erasmus. C’est alors qu’il rencontre sa nouvelle voisine Sylvia, une intrigante dame de quarante-six ans dont il croise la route. Grâce à cette dernière, Lucien parvient à démarrer une nouvelle vie. Elle lui apprend à faire le ménage de manière autonome et lui dispense même ses premiers rudiments d’informatique. A la plus grande méfiance de Mathilde et de Gerda. Lucien et Sylvia se rapprochent de plus en plus, mais lorsque leur amitié est en danger, Lucien prend une décision radicale…
“Happy Together“: Martin et Eline, un couple aisé avec deux enfants, sont sur le point d’acheter une maison de vacances en Toscane. Mais, juste après avoir signé le contrat, ils apprennent que le gérant de leur agence bancaire a filé avec une partie de leur argent. Cet incident engendre une série de contretemps qui font vaciller l’équilibre de cette famille parfaitement heureuse. Est-ce la suite d’un malheureux concours de circonstances? Ou est-ce le résultat d’une série de mauvaises décisions d’un homme qui veut conserver son statut à tous prix? Dans ses tentatives pour préserver sa famille et lui-même, Martin se trouve lentement pris au piège dans un filet de mensonges et de fraudes.
“The Over the Hill Band“: Après la mort de son mari, Claire, 70 ans, reprend contact avec son fils, seul à même de l’aider à recréer le groupe de musique dans lequel elle chantait plus jeune, en compagnie de ses deux amies.
“Hasta la vista»: Trois jeunes d’une vingtaine d’années aiment le vin et les femmes, mais ils sont encore vierges. Sous prétexte d’une route des vins, ils embarquent pour un voyage en Espagne dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle. Rien ne les arrêtera… Pas même leurs handicaps: l’un est aveugle, l’autre est confiné sur une chaise roulante et le troisième est complètement paralysé.
Patrice Toye (1967)
C’est après avoir réalisé plusieurs courts-métrages et documentaires que la réalisatrice Patrice Toye
” data-placement=”top” data-content=” Jan Temmerman, Jeunes ‘faiseurs d’images’: les cinéastes Patrice Toye et Lieven Debrauwer, Septentrion. Jaargang 30. Stichting Ons Erfdeel, Rekkem 2001
Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009, p.106-109″ data-original-title=””> fait ses débuts dans le long métrage de fiction, avec “Rosie” (1998), film couronné tant en Belgique qu’à l’étranger. Ce film raconte l’histoire de Rosie, une adolescente qui, pour échapper à la réalité crue et ennuyeuse du quartier de logements sociaux sans âme où elle vit, elle se crée un monde fantastique. Sa vie est dans sa tête
Dix ans plus tard, elle signe son deuxième long-métrage pour le cinéma, “Nowhere Man” (“(N)iemand”) (2008) qui raconte l’histoire d’un homme qui rêve de commencer une vie nouvelle. Puis, ce sera “Little Black Spiders” (2012), film librement inspiré de faits réels et se déroulant dans les années 1970 en Belgique, à une époque où l’avortement était encore interdit par la loi.
Le commun dénominateur de ces films est que tous leurs personnages principaux ont recours à leur imaginaire car ils ne sont pas satisfaits de leur quotidien. Ces personnages s’enferment dans une bulle pour y devenir ce qu’ils voudraient être. Tous cherchent l’endroit où ils pourraient être eux-mêmes. La question de l’identité, est un thème important pour Patrice Toye.
Présentations
“Rosie“: Une cité grise, un appartement vieillot. C’est là que vit Rosie, 13 ans, en compagnie d’Irène. Celle-ci, encore jeune, répugne à se présenter comme sa mère. Le père, lui, n’a jamais été là. Rosie rêve d’un autre monde et d’une autre vie. Elle est brutale et fragile, à cheval entre les rêves de l’enfance et le monde froid des adultes. Mais Rosie vit surtout dans son propre univers, où l’imagination peut s’intégrer sans rupture dans la réalité où les rêves et le réel ne sont pas séparés.
“Nowhere Man”: Tomas a la quarantaine. Il mène une vie agréable, d’apparence tout à fait normale. Sa femme Sara est belle, gentille, et appréciée de tous. Ils ont un job confortable et habitent une jolie maison dans la banlieue d’une ville belge. Mais cela fait des années que Tomas caresse le rêve secret de tout abandonner et de disparaître de sa vie pour une réalité nouvelle quoiqu’indéfinie. Ses fantasmes secrets mettent de la couleur et du piment dans son existence par ailleurs monotone. Il est temps d’agir, et un beau jour de printemps, il réussit à piéger tout le monde en se faisant passer pour mort. Cependant, une fois disparu pour de bon, il réalise que son rêve n’allait pas plus loin. Et il n’a pas la moindre idée de ce qu’il pourrait faire ou devenir.
“Little Black Spiders“: Belgique, 1978. Katja, Roxy et d’autres adolescentes s’apprêtent à devenir mère, malgré leur très jeune âge. Elles vivent leur grossesse cachées chez des religieuses. Durant cette longue attente, des liens se tissent entre les filles, des amitiés se nouent, elles partagent leurs joies comme leurs souffrances et cherchent un peu de distraction en s’adonnant à d’étranges jeux. Certaines veulent oublier au plus vite cet épisode de leur vie, mais pas Katja. La petite bulle dans laquelle elles vivent éclate lorsque Katja découvre ce que les religieuses trament derrière leur dos…
Dorothée Van Den Berghe (1969)
Auteur de plusieurs courts-métrages et de documentaires, Dorothée Van Den Berghe est la réalisatrice de deux longs métrages de fiction pour le cinéma: “Meisje” (2002), où l’on suit le parcours de trois femmes d’âges et de milieux différents, trois générations de femmes qui, en fonction de leur âge, ont une vision différente de leur sexualité et de leurs aspirations dans la vie. Son deuxième film, “My Queen Karo” (2009), qui se déroule dans une communauté hippie, est beaucoup plus autobiographique.
En toile de fond de ces deux films, on retrouve le même thème (mais abordé sous un angle différent) des relations parent/enfant, ainsi que celui de la question de la place que l’on occupe et du fait de s’y sentir bien.
Présentations
“Meisje”: Ce film raconte l’histoire de trois femmes à un tournant de leur vie. Muriel, une jeune femme de 20 ans qui se cherche, quitte ses parents, son copain et la vie étouffante de son village de campagne pour Bruxelles où elle espère acquérir son indépendance. Elle va vivre chez Laura, 37 ans, libre, pleine de vitalité, à la vie amoureuse chaotique et dont le désir d’enfant est de plus en plus fort. Martha, la mère de Muriel, suit cela de loin, non sans émotion. Elle aussi va voir sa vie bouleversée en retrouvant ses rêves de jeune fille…
“My Queen Karo“: Karo, 10 ans grandit avec ses parents à Amsterdam, dans une communauté hippie dans les années 60. Ils vivent en communauté dans un squat où l’on partage tout: l’argent, le sexe, les idéaux. Enfant unique, elle mène une existence insouciante dans cette utopie pour adultes, tout en entretenant son propre monde imaginaire où toutes les belles choses sont conservées scellées dans la glace. Mais cette charmante harmonie prend fin brutalement lorsque le père de Karo présente à la communauté son nouvel amour ainsi que ses deux enfants. La tension entre la mère de Karo et cette femme est telle que le groupe finit par éclater. Karo est tiraillée entre son amour pour sa mère et sa loyauté envers son père et ses idéaux. Il semble désormais que rien ne puisse plus être partagé. Karo, déçue, se lance alors dans des compétitions de natation: un univers de records à battre, de performances et de précision. Finalement, ce n’est que lorsque le propriétaire du squat tente de récupérer son bien que les membres de la communauté resserrent les rangs pour affronter le monde extérieur. Karo participe, elle aussi, à la lutte, mais peu à peu, elle se rend compte que rien ne peut être maintenu inchangé…
Fien Troch (1978)
On retrouve, dans les trois films réalisés par Fien Troch, les mêmes thèmes du silence et de l’incommunicable, de la mort et du deuil. “Een ander zijn geluk” (2005) est un film d’atmosphère situé dans un village frappé par la mort d’un enfant renversé par un chauffard. “The Unspoken” (2008) traite, quant à lui, des conséquences sur un couple de la disparition de sa fille. Enfin, “Kid” (2012), plonge le spectateur dans le climat mélancolique d’une famille de la Campine rurale où le manque de communication est observé à hauteur d’enfant.
Par sa présence ou son absence, également troublantes, l’enfant tient un rôle-pivot dans le cinéma de Fien Troch.
Présentations
“Een ander zijn geluk»: L’histoire se situe dans un petit village, un jour froid d’hiver. Christine trouve le corps d’un enfant, percuté par une voiture et abandonné. Tout le village se mêle à l’affaire et plus la recherche continue, plus les vieux secrets remontent à la surface. La mort de l’enfant devient une occasion de régler de vieilles histoires mais aussi de chercher son propre bonheur. Personne n’en sort vraiment innocent…
“The Unspoken“: Lisa, une jeune fille de 13 ans, a disparu il y a cinq ans de la vie de Lucas et Grace, ses parents. Elle a disparu sans raison apparente, sans un au revoir et l’espoir de son éventuel retour est mince. Cinq ans, c’est long. Aussi Lucas et Grace ont-ils réussi à retrouver un semblant de vie normale, où en fait, tout est un peu ennuyeux et où les discussions de fond n’ont pas de place. Cependant, Lisa semble réapparaître dans la vie de ses parents dans des circonstances étranges. Lucas et Grace sont chacun à leur façon confrontés à leur fille. Mais tous deux sont devenus tellement étrangers l’un à l’autre sur le plan affectif qu’aucun d’eux n’ose ou ne veut en parler. Grace ne dit rien à Lucas de la jeune fille qu’elle voit parfois dans le métro et Lucas ne dit pas un mot non plus sur les étranges appels téléphoniques qu’il reçoit. Mais, qu’ils le veuillent ou non, Lisa s’est peu à peu réintroduite dans leur esprit et dans leur vie, ce qui entame, tel un fantôme, le lien ténu qui existait encore entre eux. Leur comportement devient alors de plus en plus étrange. Jusqu’au jour où Lucas ne rentre pas du travail et où Grace se retrouve seule, abandonnée par les deux seules personnes de sa vie.
“Kid»: Drame intimiste puissant confrontant deux enfants, Billy et son frère Kid, ainsi que leur mère, à la mort lente de leur exploitation agricole. Les enfants partent habiter chez leurs oncle et tante. Mais il est difficile pour Kid de s’adapter à cette situation, lui qui est très proche de sa mère.
Nic Balthazar (1964 )
Personnalité de la radio et de la télévision (animateur, présentateur, producteur), Nic Balthazar
” data-placement=”top” data-content=” Masson (A), Vanden Abele (S), L’autre cinéma belge[], Editions Flandrimage, 2009, p.28-31″ data-original-title=””> a réalisé deux longs métrages. “Ben X” (2007) est un film sur le monde de l’autisme et de l’adolescence mais avant tout sur la question de la différence dans une société de plus en plus uniforme, où il est de plus en plus difficile de trouver sa place quand on est hors du commun, en particulier quand on est jeune. Son second film, “Tot Altijd” (2012), aborde quant à lui le délicat sujet de l’euthanasie.
Présentations
“Ben X“: Ben n’est pas un adolescent tout à fait comme les autres. Choyé par sa mère et protégé par son petit frère, il vit dans son propre monde. Pour lui, l’extérieur est d’une violence inouïe. Aller à l’école est devenu chaque jour un peu plus un enfer depuis que deux jeunes de son lycée technique lui rendent la vie impossible, ne cessant de le traquer, de le harceler, de l’humilier, le poussant lentement mais sûrement à bout. Son unique havre de paix est sa chambre. Dès qu’il s’y retrouve, il allume son ordinateur et plonge dans le seul univers où il se sente bien et un peu plus en ” sécurité “, celui d’Archlord, un jeu en ligne fascinant. Il devient alors Ben X, un héros prêt à tout, invincible, qui a le cœur battant pour une certaine Scarlite. Alors qu’il décide d’en finir avec son douloureux quotidien – par le seul moyen qui trouve grâce à ses yeux – cette jeune fille énigmatique va entrer dans sa vie…
“Tot Altijd»: Gand, les années 80, quatre amis âgés d’une vingtaine d’années sont étudiants. Thomas et Mario sont bien armés pour débuter dans la vie et sont tous deux fort attirés par Lynn. Speck est en quelque sorte la mascotte de cette joyeuse bande. La vie continue. Thomas devient médecin, Speck philosophe. Lynn est perdue de vue. Mario, qui habite à Gand, reste combatif. Il a de grands projets et une carrière pleine de promesses en politique. Jusqu’à ce que quelques années plus tard, on lui diagnostique une sclérose en plaques, ceci sous les yeux de Thomas qui va être le témoin de sa déchéance et va devoir vivre ces moments pénibles à ses côtés.
Et…
D’autres réalisateurs pourraient également être cités. Parmi eux :
Vanja d’Alcantara (1977) qui a réalisé un long métrage de fiction, “Beyond the Steppes“, directement inspiré de l’histoire de sa grand-mère maternelle qui fut déportée en 1940, par les Soviétiques, de Pologne en Sibérie.
Présentation
Beyond the Steppes: Ce film raconte le voyage forcé d’une femme au fin fond des steppes de l’Asie Centrale. Nina, jeune femme polonaise, est déportée avec son bébé par l’armée soviétique en 1940, aux confins des terres hostiles de l’URSS. Elle y travaille dans un sovkhoze, sous la surveillance de la police politique russe. Lorsque son enfant tombe malade, elle part en quête de médicaments, accompagnée d’une bande de nomades kazakhs… Le film retrace le vécu intime et personnel de cette femme, contrainte à vivre l’exil, et forcée à combattre les conditions extrêmes de cette terre inhumaine.
Caroline Strubbe (1965), la réalisatrice de “Lost Persons Area” (2009), film qui met en scène des personnages aussi perdus qu’émouvants: un chef de chantier, sa femme et leur petite fille, vivant dans une caravane à proximité d’un champ de pylônes électriques.
Présentation
“Lost Persons Area“: Bettina et Marcus vivent un amour passionné et charnel dans une baraque de chantier au milieu d’une plaine traversée d’immenses pylônes haute tension. Tandis que Bettina aspire à une vie plus conventionnelle, loin des fourneaux de la cantine des ouvriers, leur fillette de 9 ans, Tessa, solitaire, s’occupe en ramassant des objets inattendus, petits bouts de rien. Un jour, afin de compléter son équipe de techniciens, Marcus engage un ingénieur hongrois, Szabolcs. Contre toute attente, cette venue amène un nouvel équilibre à leur existence. Mais un tragique accident vient bouleverser les rêves de bonheur de cette famille en quête d’idéal.
Pieter Van Hees (1970) qui réalisé une trilogie (Anatomie de l’amour et de la douleur): “Linkeroever” (Left bank -2008-), “Dirty Mind” (2009) et “The Waste Land”., film qui prend la forme d’un thriller psychologique.
Présentations
“Left bank” : Quand Marie, jeune athlète introvertie, s’écroule et est forcée au repos, elle décide d’aller habiter auprès de son nouvel amour dans son appartement du Linkeroever. Elle trouve beaucoup de réconfort dans cette relation basée sur la passion, jusqu’à ce qu’elle découvre que la locataire précédente a disparu. Elle commence à douter et se demande si elle peut faire confiance à son amoureux. Elle éprouve maintenant pour le Linkeroever, jadis endroit de rêve, de plus en plus de sentiments cauchemardesques. Lentement Marie perd pied…..
“Dirty Mind“: Après un accident, le timide Diego se transforme en robuste Tony T. D’après des analyses, il semble qu’il souffre d’un “syndrome frontal”. Il devient dès lors un cas intéressant par excellence pour la neurologue Jana. Tout l’entourage de Diego espère une guérison rapide, mais pas lui. Il se sent renaître et a le monde à ses pieds.
“The Waste Land”: Leo Woeste, un homme introverti et inspecteur des affaires criminelles, vit avec Kathleen et son fils de 5 ans Jack. Leo côtoie en permanence les bas-fonds de la capitale. Sa femme, Kathleen, tombe involontairement enceinte. Une dernière enquête bizarre (le meurtre rituel d’un jeune Congolais), l’arrivée de Johnny Rimbaud, son nouveau collègue hédoniste, sa liaison avec la sœur de la victime… tout semble l’éloigner de Kathleen.
Christophe Van Rompaey (1970) dont le film “Moscow, Belgium” a été un des grands succès, en 2008, en Flandre. Il est également l’auteur de “Lena” (2011).
Présentations
“Moscow, Belgium“: Abandonnée depuis cinq mois, deux semaines et trois jours par son mari qui l’a quittée pour une femme deux fois plus jeune, Matty (41 ans) vit avec ses trois enfants à Moscow, un quartier populaire de Gand, en Belgique. Sur le parking d’une grande surface, sa voiture se fait accrocher par le camion de Johnny (29 ans), séparé depuis dix-huit mois de son ex-femme. Ce banal accident va pourtant bouleverser l’existence de Matty. Car, malgré les mises en garde de Werner, son mari de nouveau amoureux d’elle, le regard ironique de Véra sa fille aînée, contre toute attente et presque malgré elle, Matty s’éprend de Johnny…
“Lena“: Lena a 17 ans et est trop grosse, trop timide et trop disposée à offrir aux garçons ce qu’ils demandent. Tout ce qu’elle veut c’est qu’on l’aime, mais aucune de ses rencontres ne dépasse l’histoire d’un soir. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Daan. Daan est beau garçon, drôle et gentil. Il se contrefiche du regard des autres et s’il trouve Lena désirable, c’est son affaire. Quand il suggère à Lena d’emménager avec lui et son père, il ne prend même pas la peine d’en parler à son paternel. Alors, Lena accepte et quitte sa mère sans son accord, pour se créer son petit coin de paradis. Mais lorsqu’elle se rend compte que Daan lui ment sur la façon dont il occupe ses journées, elle se découvre une force de caractère qu’elle ne soupçonnait pas. Elle se révèle prête à tout pour sauver son paradis, même si cela passe par la destruction de son propre rêve.
Marc-Henri Wajnberg (1953), auteur, notamment, de deux longs métrages: “Just Friends” (1995) et dernièrement, “Kinshasa Kids” (2012), sorte de docu-fiction sur les enfants sorciers.
Présentations
“Just Friends”: Autour d’un saxophoniste anversois rêvant d’Amérique pour y rencontrer les grands du jazz, une saga des années pionnières du be-bop en Europe.
“Kinshasa Kids”: Kinshasa, République Démocratique du Congo. Près de 30.000 enfants, accusés de sorcellerie et rejetés par leur famille, vivent dans les rues de Kinshasa. Emma et sa bande, tous considérés comme des enfants sorciers, décident de former un groupe de rap pour conjurer leur sort et reprendre le contrôle de leur vie. Aidés par Bebson, un musicien allumé, ils feront vibrer Kinshasa!
Koen Mortier
” data-placement=”top” data-content=” Blondeau (R), (1965), sans doute le cinéaste le plus controversé de Flandre. Son film “Ex Drummer” (2007), qui suit le parcours anarchique, gore et sexuels de Dries, un écrivain renommé lancé dans l’aventure d’un groupe de punk, y a causé une énorme polémique. Son second long métrage, “22nd of May” (2010) raconte l’histoire d’un agent de sécurité qui n’ayant pas pu empêcher l’explosion d’une bombe dans le centre commercial où il officie, est remis en cause par les survivants de l’attentat, et est contraint de traquer le kamikaze dans un monde parallèle.
La Cinematek
La Cinémathèque royale de Belgique a été fondée en 1938 par Henri STORCK, André THIRIFAYS et Pierre VERMEYLEN.
Son premier conservateur (de 1948 à 1988), également fondateur du Musée du Cinéma (situé dans le Palais des Beaux-Arts (BOZAR) à Bruxelles) en 1962, est Jacques LEDOUX.
La Cinémathèque royale a pour objet:
- de constituer et conserver une collection de films possédant un intérêt esthétique, technique et historique permanent
- de réunir une documentation la plus large possible ayant trait à l’art cinématographique et
- d’assurer, dans un but d’intérêt esthétique et scientifique, la consultation de ces films et documents.
Elle propose à la vente une collection de DVD (films de fiction et documentaires).
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