Voici les photos de l’exposition à la gallerie CAPAZZA & 6 textes de Michel Onfray !
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activité
Survivre avant tout : boire, manger, dormir, se refaire une santé, des forces, se reposer, restaurer son corps par les marches. Mais aussi les activités courantes dans les villages premiers, les communautés originaires : retirer une épine du pied, épouiller un enfant, nourrir des animaux. Mais aussi, en signe de relation intime avec les rythmes et les cadences cosmiques encore familières aux hommes, faire de la musique, souffler dans un chalumeau, cadencer le souffle de peaux. Du besoin au luxe, de l’alimentation des corps à la nourriture des âmes.
Michel ONFRAY
allure
Des rois ou des fils de roi, des reines ou leurs filles, des tribus royales, certainement, parce que libres, sans entraves, sans limites, sans autres obligations que leurs caprices. Et ces vertus oubliées, négligées, méprisées, perverties par les civilisations et les religions qui rapetissent : fierté, détermination, mélancolie, intrépidité. Innocence, volonté et autres grandeurs associées aux peuples farouches, indomptés, sauvages et créateurs de leurs propres valeurs.
Michel ONFRAY
bestiaire
Le chien, compagnon fidèle, dévoreur d’ordures et support aux affections frustes, signe du passage des peurs de la sauvagerie au pouvoir de domestiquer ; mais aussi les oiseaux, nourris, certes, mais dans le dessein de fournir sûrement de la nourriture le jour venu, des chèvres également, pour le lait, la viande, la sobriété des besoins ; un singe, enfin, pour rappeler la proximité du mammifère et de l’homo sapiens, leur proximité et leur intime et indépassable parenté frère métaphysique, double ontologique.
Michel ONFRAY
errance
Dormir ou manger, oui, mais pour pouvoir reprendre la marche et partir encore et toujours sur des chemins qui ne mènent nulle part. Car, en dehors des songes, des rêves de ces corps allongés à même le sol, les humains quêtent : un endroit plus agréable, un lieu plus hospitalier, une géographie moins dangereuse, un temps plus clément. Tribus errantes, nomades impénitents, haine du domicile et goût furieux, viscéral pour la liberté et ses métaphores : la marche, le mouvement, le déplacement vers ai I leurs.
Michel ONFRAY
matière
De la terre disons le autrement : à partir de la terre, en provenance de la terre, avec la terre, fabriqué avec elle. De toute façon, quelle que soit l’acception, conçu avec de la glaise, en écho au premier démiurge, païen ou non, qui a créé le monde en modelant le matériau prélevé sur le chaos, arraché au désordre avant de lui donner vie à l’aide du souffle. Du feu, donc, également, en guise de paraclet immanent destiné à durcir, à animer, à figer dans l’éternité de l’art, à prendre rendez vous avec le temps pour se mesurer à lui. Ainsi le monde peut bien advenir.
Michel ONFRAY
nombre
Des tribus, rarement des solitudes, souvent des groupes. Des familles telles que tous les discours généalogiques les conçoivent
une mère, un enfant, un père, sa femme et leur progéniture. Un groupe, le noyau primitif qui assure d’une capacité à réporidre aux violences alentours. Pas d’individus solitaires comme la modernité les invente, mais des agrégats primitifs destinés à conjurer le mauvais sort : les intempéries, la pénurie, le danger venu des autres ou des animaux, la faim, la soif, la possibilité de persévérer dans son être.
Michel ONFRAY